Mes vœux pour 2023 :
vivement 2024.
Par Christian Fremaux avocat honoraire
Le philosophe-écrivain
Marek Halter a déclaré que l’on n’atteindra jamais le paradis mais en doit en rêver.
Il évoquait notre vie actuelle sur terre, terrible et cruelle selon des pessimistes.
En France bien sûr, pas à Kiev et Moscou, Pékin ou Pyongyang, ou en Afrique où
il y a la guerre, et ailleurs où s’affrontent des ethnies, des communautés, au
milieu de la misère, de la nature hostile et du manque de tout. Et sans une
once de démocratie. Vérité en deçà des Pyrénées erreur au- delà.
Des revêches
et critiqueurs de tout et de rien mais systématiques attisent le feu en proclamant
que nous vivons en France en enfer dirigé par un autocrate. Et une bureaucratie
liberticide. En raison des lois votées certes démocratiquement mais avec
l’article 49.3 de la constitution ! Autant affirmer fort cela ne coûte pas
grand-chose sauf à créer un climat d’affrontements ce dont nous n’avons pas
besoin. L’énergie est hors de prix. Ne la gâchons pas. Le conflit sanglant avec
l’Ukraine n’a fait qu’accélérer nos défauts d’anticipation.
Je ne
connais pas l’enfer décrit dans les livres, et encore moins le paradis car je
ne sais pas s’il existe et si je mérite d’y aller. Mais je ne suis pas pressé
de contrôler de visu. Et je ne pourrai revenir pour témoigner.
Je prends
deux exemples emblématiques pour expliquer ce que je pense.
Chacun s’accorde à dire qu’il faut des
réformes d’urgence, mais elles ne doivent pas le concerner. Lui est un cas à
part. C’est l’autre qui exagère ou profite et qui doit être taxé. Pour les
retraites le gouvernement qui tergiverse et recule en s’expliquant confusément n’est
pas exempt de maladresse. Demander « voulez- vous travailler plus
longtemps pour gagner moins à la fin » ne peut qu’aboutir à une réponse
négative sauf pour les masochistes ou ceux qui ont intérêt à faire travailler
les autres. Et même si sur le plan financier il est acquis que les
déficits vont s’accentuer. Ce sera l’héritage des générations futures.
On n’est pas obligé non plus de lier la
délinquance automatiquement à l’immigration irrégulière. C’est possible mais
pas certain. Il est préférable de prendre le problème réel avec raison et
sans déni, car les citoyens ne tolèrent plus des comportements et que l’on
brave la souveraineté du pays en leur reprochant un prétendu égoïsme humain. On
doit trouver une solution pour une immigration choisie et contrôlée, sans tabou
et dépassionnée.
Je n’aborde
pas tous les autres sujets qui sont brûlants où chaque corporation ou minorités
« n’en peut plus ». Ainsi des médecins libéraux malgré les déserts
médicaux et les hôpitaux débordés et en manque de médicaments ; aux
contrôleurs de bord dans les trains qui estiment avoir un métier pénible, plus
que celui des boulangers qui se lèvent tôt et se couchent tard en ayant des
factures énergétiques qui vont les ruiner ? Tant de travail et de
tracas pour rien ... La liste est sans fin.
Au-delà des
revenus nécessaires tous réclament plus de considération et le droit de vivre
dignement. Ils ne veulent pas être assistés. Comment en est -on arrivé à cette
situation ? Avons-nous trop demandé à l’Etat qui est désormais un
distributeur de billets et d’aides. Plus on fait des dépenses publiques et
moins cela marche. Ne faudrait-il pas commencer par la réforme essentielle de l’Etat
-qui fait quoi et avec quels moyens- qui comme l’Arlésienne est annoncée depuis
des années par de multiples rapports mais jamais commencée. Et débattue faute
de courage politique. Car on ne peut continuer à donner des chèques pour
éteindre les incendies, le feu est généralisé. Une dette se rembourse :
qui paiera ? Comment sauver l’homme/la femme qui est dans le besoin. On
peut discuter à vie. Je n’évoque même pas l’humanité vu ce qui se passe. On
voit que l’Etat a atteint ses limites. Mais heureusement qu’il a été
présent dans les crises. Il faut le conforter en l’allégeant pour qu’il se
consacre aux fonctions régaliennes.
Je vais
suivre les conseils de M. Halter et rêver. Après tout je ne suis pas moins compétent que ceux que
l’on voit et entend comme prétendus
experts auto proclamés dans les médias.
Il va y avoir des polémiques et des mouvements de rue. Celle-ci ne peut gagner.
J’abhorre la casse et le désordre. Les syndicats représentants entre 8 % et 10 %
des salariés ont dit d’office Niet pour parler comme l’agresseur Poutine que
l’on voudrait voir disparaitre. Les syndicats se substituent à la légitimité électorale.
Ils ne veulent même pas discuter d’une mesurette sauf si on leur donne raison. Dont
acte. Pour le projet du ministre de l’intérieur qui veut allier fermeté et
justice avec l’humanisme concernant l’immigration et la délinquance les bien-
pensants professionnels vont se déchainer. Et l’exécutif à tort ne m’a pas
téléphoné pour me demander mon avis et pour programmer d’autres réformes :
je ne peux donc rien deviner.
Pour que
l’année 2023 soit sereine et efficace je propose un bref essai. On dit d’accord
aux syndicats et à M. Mélenchon dont le mentor est le grand démocrate Vénézuélien
Hugo Chavez pour appliquer leurs programmes et idées. On suit le RN dans son
combat contre l’immigration. On interdit aux voitures diesel de rouler ce qui
permettra aux jeunes rebelles qui aspergent de peinture les monuments de se
coucher sans crainte sur le périphérique. On adopte le droit à la paresse prôné
en 1880 par Paul Lafargue gendre de Karl Marx qui réfléchissait de son côté sur
la valeur travail et le capitalisme. On
démantèle toutes les centrales nucléaires et à charbon pour que la France toute
seule dans son coin règle le réchauffement climatique grâce au vent et au
soleil. On enlève policiers et gendarmes des cités sensibles puisque ce sont
des provocateurs. Comme les médecins et les pompiers qui sont caillassés. La
justice n’a plus à punir car elle comprend les infractions et les violences
liées à la société et à l’inégalité sociale outre le racisme ordinaire. Enfin
on donne financièrement et généreusement ce qui est réclamé par tous. Si on
peut arrêter les guerres ou le mal n’hésitons pas. Choisissons fermement
le principe de conviction à celui de réalité.
Puis on vérifie les résultats, on choisit qui
paie de gré ou de force, et on fait une convention citoyenne permanente avec
quelques individus tirés au sort pour tout sujet. On ne perd plus de temps avec
le parlement et les discussions oiseuses. Les élus ont failli.
Enfin le
rêve conduit au paradis. Composé de tolérance et à chacun selon ses besoins. Ainsi il n’y aura plus de débats stériles et
l’année 2023 permettra de préparer la suivante pour une apothéose. Si j’ai fait
un cauchemar je vais m’en apercevoir rapidement ! Avec ma bougie
s’il le faut. Pour 2023 je souhaite vivement que 2024 arrive.