Justice privée ou privation de
justice ?
Par Christian Fremaux avocat
honoraire
On apprend à
l’occasion de règlement de comptes dans les couples people politiques qui
divorcent ou se séparent où les insultes et les violences volent bas ou à
l’occasion de diverses agressions d’ordre sexuel ou non commises par des militants,
qu’il y a loin entre les discours donneurs de leçons et les attitudes
personnelles y compris chez des députés dont la hauteur de vues et le
comportement devraient être exemplaires. L’homme politique est-il un homme
comme un autre ? Des partis politiques sans crier gare ont créé un
organisme interne ad hoc, un vague comité, un ovni pour régler les litiges. Il
y a désormais en plus du médiatique le tribunal sous-marin que l’on ne voit
pas, sans règles publiées précises ou copiées sur ce qui existe voire une
déontologie politique ce qui est un oxymore. Pourquoi ne pas faire de
signalements avec l’article 40 du C.P.C.? Pourquoi les politiques qui ont un métier
public s’enferment -ils dans une instance privée pour régler les différends
personnels qui dégénèrent et pourraient éclabousser le parti ? Comme si
l’électeur bouseux ne connaissait pas la vie. Une société de délation et de
cachotteries ne peut exister.
On ne peut
avoir la bouche en cœur en exigeant la rigueur et la tolérance avec le respect
de la femme chez les autres, vouloir la Justice
- le juste est difficile à trouver on y ajoute l’équité et
la protection de la loi - qui est une organisation publique, démocratique
et légale et se revendiquer d’un bidule canada dry , obscur, au fonctionnement
cloisonné et muet uniquement politique et qui décide sur des querelles voire
sur des faits très graves, nuitamment sûrement, sans journalistes ou auditeurs indiscrets, en priorité dans l’intérêt du parti
puis ensuite de ses membres s’il le
faut alors que la victime remue encore et n’est pas interrogée. On ne sait même
pas si une décision écrite et motivée est rédigée avec recours possible. Les
pires régimes totalitaires y avaient pensé mais pas osé le faire : il y
avait un semblant de débats en quelques minutes où l’accusé avouait. C’était
son seul choix. Son avocat plaidait ou bredouillait que la loi de la nation
forcément juste devait être ferme. En est-on
encore là en France au XXIème siècle alors qu’on se gargarise de séparation des
pouvoirs, de justice irréprochable et impartiale pour tous, des droits humains,
de l’égalité hommes-femmes et en droits, et de la nécessité du débat public et
de la transparence, enfin de démocratie en dénonçant toute violence ?
Nos
progressistes affichés font un grand bond en arrière. Bien sûr ils invoquent
les grands principes humanistes, la bonne foi et la volonté de ne pas pénaliser
en les dévoilant les victimes d’agressions sexuelles en particulier qui doivent
être crues sur parole. Le féminisme n’est pourtant pas un postulat. C’est
la tendance de ces années dans le cadre des libertés et de la
reconnaissance de la femme. Sans aucune vérification matérielle, confrontation,
preuves… ce qui est du domaine de l’enquête d’un juge professionnel qui est
neutre, s’appuie sur les textes notamment sur les garanties de procédure, et se
prononce dans l’intérêt général de la société. Mais selon le parti
politique financé sur fonds publics qui d’après la constitution (article 4)
participe à l’expression du suffrage donc à la démocratie, le militant doit en même
temps être protégé d’accusations simplement méchantes et calomnieuses et
surtout qu’il puisse conserver ses mandats publics et la rémunération qui va
avec, le mouvement en ayant besoin pour faire passer ses idées merveilleuses qui
vont conduire au bonheur et à la prospérité des petits, la plèbe. La
justice du peuple n’est donc pas pour lui. Une petite querelle « mesquine »
accompagnée de « violences légères » sur fond d’énervement surtout
entre un homme et une femme ne doit pas ternir la philosophie stratosphérique globale
dudit parti. Et sa réputation de probité. Cela ne mérite qu’un sous- débat, au
sous- sol, sans témoins, sans public, entre gens qui devinent où est
l’intérêt supérieur, au- delà du fait concret. Les victimes aussi, même non
militantes.
Le garde des
Sceaux ancien prestigieux avocat pénaliste et qui connait de près les conséquences
d’accusations hâtives, a poussé un utile coup de gueule contre les machins
créés par des partis politiques qui feraient office de justice privée. Il a
raison. Il y a la justice (publique) pilier de l’état de droit et le code
pénal pour les nuls. C’est tout et déjà beaucoup car la justice est
décriée pour ses manques de moyens et ses longs délais. Quand elle n’est pas
soupçonnée de protéger les puissants (l’actualité dément cette croyance) ou d’être
parfois politisée ce qui tient à des convictions personnelles de juges, et ce
qui n’est pas vrai dans l’immense majorité des cas. On n’est pas naïf on
connait un peu la nature humaine. Dura lex Sed lex. Il est fondamental qu’un
cadre légal contrôlé existe qui apporte des garanties contre l’arbitraire et la
partialité, et que la loi votée démocratiquement soit interprétée ou discutée
devant tous. Les quidams comprennent autant que les prétendues élites. Il faut
que les droits immuables et sacrés de la défense s’exercent en plein jour. Les
politiques n’ont pas à bénéficier comme dans l’ancien régime d’un prétendu
privilège de juridiction pour des faits de droit commun, et d’un filtre interne
et secret qui les déclarerait innocent car il le faut voire coupable mais « jugé
» excusable dans l’intérêt dit suprême du parti intouchable qui permet
quasi tout pour lui en étant intraitable avec les autres! Ses électeurs sont
-ils d’accord avec les dirigeants ? Les copains et les coquins sont
haïssables. Faites ce que je ne dis pas ce que je fais.
Il faut que cesse
immédiatement ce genre de méthodes. Que l’on revienne aux principes républicains
sous l’égide de la place vendôme et des tribunaux partout en France rien que la
justice pour tous, je le jure. La vérité étant à plusieurs faces. On n’a pas
besoin de justice privée. Voire privatisée avec quels juges, quelles procédures,
quelles sanctions forcément politiques : « Tu es coupable mais on ne
te condamne pas car le parti va être déshonoré… Ou dégage on te retire tes
mandats et va t’expliquer devant les juges… avec ta victime ».
Que l’on
soit puissant ou misérable seule la justice doit se prononcer. On attendra un
peu pour savoir quelle est la vérité. L’intéressé(e) prendra ou non ses responsabilités
et chacun appréciera. La présomption d’innocence est la base de la justice
pénale avec le respect du contradictoire, la production de preuves, les
confrontations, l’audience publique. Tout le reste n’est que faux semblants,
parodies et a plus d’effets négatifs que de profits. L’image de la justice en
est dégradée. Les politiques apprentis sorciers hypocrites et peu démocrates
doivent le savoir. Ils annoncent par leurs attitudes des jours dangereux. Qu’ils
ne jouent pas avec le feu. N’ont-ils pas compris que l’entre -soi conduit aux
pires dérives. Et que la confiance dans une institution fondamentale est en jeu.
La justice est aussi une vertu.
Ne pas
saisir la justice de la République et elle seule c’est se priver de justice. La
morale est atteinte car il ne peut y avoir de plus égaux que d’autres.
Politiques ou simples mortels.
Bravo Christian d’avoir à ton tour, après le GDSx mis les points / les «i» de la dérive FAUSTIENNE des féminismes de tous poils, des «Verts-bruns-rouges » et autre NUPÈS, sorte d’herpès politique hautement toxique, celui des minorités forcément frustrées de le rester, minoritaire, ont développer intérieurement, ontologiquement, une tu-meur maligne qui s’appelle LE NIHILISME, en doctrines comme en pratiques (terrorisme et son soutien), à défaut de pouvoir de bonne foi peser sur les débats, les luttes, les lois démocratiquement. Il est de mettre un coup d’arrêt clair à dérives ainsi qu’aux médias mainstream qui les relayent par communion sinon par opportunisme mercantile. Amplifier les voix-de-son-Diable c’est faire son lit. Or le lit acceptable en Démocratie c’est le lit de Justice.
RépondreSupprimerJ'ajouterais même (sous réserve de connaissance de tous les cas) que nombre de fais reprochés à ces mis en cause n'ont pas de caractère pénal.
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