mardi 24 octobre 2023

Suis-je un idiot intolérant mais heureux ?

 

                      Suis-je un idiot intolérant mais heureux ?

                  Par Christian Fremaux avocat honoraire

Soyons partial un peu cela détend dans cette actualité dramatique. Quand j’entends le mot police je m’attends à tout. Oh pas à propos des forces de l’ordre que je soutiens sauf s’il y a des fautes avérées par la justice car nul n’est parfait dans l’exercice de ses fonctions y compris ceux qui jugent. Parfois curieusement en droit mais bien sûr je respecte l’indépendance des magistrats, et surtout ceux qui lors d’une manifestation avec l’irruption des black- blocs soutiennent les pacifistes qui portent un panneau avec l’inscription « un flic, une balle » et concluent que c’est une balle de golf ou de tennis ! C’est la police du sport. Ou les militants qui ne bronchent que mus par l’émotion ou l’idéologie. Ou sont secoués par des prétendues victimes et leurs comités de soutien et par des élus qui ne devraient parler qu’en présence de leurs avocats. Je sélectionne les émetteurs, c’est cela la neutralité.

Le terme police m’enchante surtout si c’est M. Mélenchon qui l’emploie lui qui incarne la république à travers ses hologrammes et selon sa déclaration fracassante lors de la perquisition des locaux de LFI. Il ne peut se tromper sur les mots en raison de sa grande culture certes orientée mais exultante et niant toute autre, lui qui a passé toute sa vie dans le domaine public de parlementaire à ministre, de chef de parti à quasi président de la république de fait selon ses dires. Quel exploit. Toute une carrière sans avoir créé des emplois ou géré des collaborateurs voire s’être confronté au secteur privé, en ayant critiqué les chefs d’entreprise et les riches forcément voleurs, admirateur de figures étrangères qui ont échoué mais dont il imiterait les choix publics, et il continue à donner des leçons et à fixer la bien-pensance. On en reste pantois. Mais s’il a des fans qui votent c’est donc que des citoyens le croient pour envoyer à l’assemblée nationale des député(é)s dont la modération et la tenue font des merveilles dans le vide et l’invective. C’est une police de caractères.  

M. Mélenchon parle toujours de la police. Il doit l’aimer puisqu’il ne cesse de l’évoquer : « la police tue… » mais le protège au quotidien ainsi que certains de ses soutiens ; je suis contre « la police des vêtements » et il ne critique pas le port du voile ou des abayas sauf en Afghanistan ou en Iran; je ne supporte pas « la police des mots… » mais il a quand même reproché à la présidente de l’assemblée nationale de confession juive en voyage avec d’autres parlementaires en Israël « de camper à Tel Aviv  pour encourager les massacres » à Gaza . Mme Braun-Pivet choquée en a presque pleuré, mais M. Mélenchon a dénoncé la mauvaise interprétation de son « bon » mot accusateur. Je ne l’ai pas entendu déplorer la mort des français tués par le Hamas qui ne serait pas une organisation terroriste mais un mouvement de résistance ? Ou s’offrir tel Sébastien le martyr et patron des policiers le torse en avant lui qui revient du Maroc, en intermédiaire à la place du Qatar vilipendé pour faire libérer les otages français ou non, un otage valant un autre otage et l’humanisme ne se divisant pas. On doit pleurer toutes les victimes ce qui n’est pas un choix politique.

Il est contre la « police de ses pensées » car il ne pense pas ce que les autres ont retenu : il a voulu dire autre chose ! On attend de savoir quoi sur la paix par exemple et ce qu’il propose sur le terrain qui peut être viable dans l’avenir. Et donc dans notre pays où les ressentiments s’affrontent. Que ferait-il s’il était aux affaires pour protéger tous les français ce qui est le devoir suprême ? Le rôle des politiques est aussi d’apaiser, souder, et unir. Et de ne pas donner de faux espoirs.

La liberté de manifester est fondamentale mais il ne faut pas qu’elle dégénère en favorisant la partition du pays et en créant des troubles d’atmosphère pour le moins. Sur la place de la république à paris j’ai du mal à admettre le cri Allah Akbar comme un doux murmure à l’adresse de dieu. Que je ne fréquente pas d’ailleurs ce qui me semble être mon droit ?  J’ai entendu cet appel dans un sens plus large et relié parfois au moment où un crime a eu lieu. Et je l’ai soupçonné dans la minute de silence refusée par des gamins pour l’assassinat du professeur Bernard. J’ai sûrement tort car je ne suis pas assez tolérant et fin dans l’analyse. En ne distinguant pas les brebis des loups .Et je partage l’avis de M. Mélenchon : pas d’amalgame ! Dans tous les sens, sans exception.

Je considère que la théocratie est incompatible avec la démocratie et la république. Et en France on a décapité Louis XVI représentant dieu sur terre, cela suffit pour les siècles des siècles. On n’a pas à répéter la violence qu’elle soit prétendument légitime ce que je récuse ou pas ce dont je suis certain. On doit d’abord gérer les egos et les pulsions meurtrières des hommes et des femmes : il y a du travail pour l’humanité. Jean-Jacques Rousseau n’a pas gagné car le mal existe l’histoire ancienne et contemporaine le démontre. Les millénaires passés sont peut- être responsables de ce qui ne peut se concilier aujourd’hui. Pour le malheur de ceux qui n’y sont pour rien. On ne paie pas pour nos ancêtres.

 Plus personne ne maitrise personne. Chacun a des droits et aucun devoir. Les lois et règles internes sont en option car il y a des minorités qui pensent détenir la vérité. Et veulent l’imposer de force. Sur le plan international c’est la grande illusion : même le conseil de sécurité à l’Onu est bloqué. On se bat entre ethnies, tribus, frères et voisins. Chez nous les fausses alertes sont graves et dénotent un état d’esprit pernicieux. On ne joue pas avec la sécurité. Et si les supposés petits plaisantins étaient sérieux en testant nos capacités de défense ? La nation est en danger. 

Il n’est pas honteux de s’excuser quand on a dérapé verbalement et l’excès ne mène à rien. On ne campe pas sur ses outrances en maugréant et en s’estimant victime de soi -même, éternel incompris. La conquête du pouvoir ne justifie pas tous les moyens et la très mauvaise foi. Outre la haine des autres. La fin ne doit être que le commencement d’une période qui doit être prospère si possible car nous avons des concurrents et une conjoncture aléatoire, avec de la concorde minimum soyons réalistes, et du respect globalement l’utopie est utile. Dans le cadre des institutions que nous avons la chance de posséder et qui ont fait leurs preuves même si on doit les améliorer.  

La liberté d’expression comme la tolérance ne sont pas sans limites.  Je suis un idiot qui ne partage pas ce qui conduit aux maux. Et je ne suis pas heureux de voir et entendre ce qui se passe. Bien sûr je ne parlerai plus à qui osera répondre oui à ma question !        

mercredi 18 octobre 2023

L’état de droit coupable présumé ?

 

                                 L’état de droit coupable présumé ?

                      Par Christian Fremaux avocat honoraire

Les plus attentifs remarqueront que j’ai écrit l’état avec une petit é. C’est exprès. Face à la délinquance, aux terrorismes, aux menaces de toutes natures, aux objections concernant les migrants par la Cour de justice de l’Union Européenne à Luxembourg (CJUE) et celles de la Cour Européenne des droits de l’homme de Strasbourg (CEDH) on entend monter un cri unanime : que fait l’Etat ? avec un grand E. Il applique le droit existant et met en place les conditions pour que les libertés demeurent et soient effectives. Ainsi que les devoirs. 

 On sait que l’Etat c’est nous les citoyens qui avons démocratiquement délégué à des élus le soin de nous gouverner, d’utiliser les fonctions régaliennes comme l’armée et les forces de l’ordre, outre la justice et tout ce qui sert à la redistribution par l’impôt, les taxes, les aides. L’Etat qui est l’ensemble des services publics et qui gouverne par des politiques qui dirigent les fonctionnaires notamment et dépense l’argent public n’a pas de droits propres sauf en des matières précises et délimitées. 

Il est sous le contrôle des tribunaux dont des décisions commencent à agacer ou étonner car la justice n’est pas faite pour créer un nouvel ordre social idéal en théorie et pour bâtir une société telle que des élites auto-éclairées la voudraient. Mais pour appliquer le droit qui émane de la volonté populaire.  En général le citoyen préfère la victime à l’assassin ou au trafiquant et respecte plus la loi que celui qui la viole ou la déclare liberticide au nom de ses convictions ou d’un prétendu état de nécessité. Racine décrivait les hommes tels qu’ils sont : Corneille tels qu’ils devraient être. Le réalisme est préférable.

Nous sommes dans un état de droit. A ne pas confondre avec le gouvernement des juges. L’Etat n’existe que pour permettre le fonctionnement des institutions, exercer les pouvoirs de contraintes dont la violence légitime, et conforter la démocratie avec la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu même si le Général de Gaulle en 1958 a voulu que la magistrature reste une autorité et ne soit pas un pouvoir. Ce qui rend les juges furieux. L’Etat veille à la répartition des compétences avec ses préfets et avec les communes et entités locales multiples. L’Etat doit donner l’impulsion pour libérer les énergies économiques et sociales notamment et pour réduire les inégalités et les discriminations donc œuvrer pour le progrès et l’avenir. Par exemple réindustrialiser. Ou nous défendre contre toute agression partout. On ne peut vivre en ayant peur et en baissant les bras car il serait trop tard.

Outre la nécessité de maintenir notre niveau mondial comme puissance et de faire en sorte que notre spécificité française de nature universelle ne soit pas absorbée progressivement par des cultures ou des comportements qui ne correspondent pas à nos traditions et valeurs républicaines et qui ne soit pas vidée de sa substance à l’intérieur de nos frontières par ceux à qui on a tendu la main, vigilance permanente qui devient ingrate chacun s’en aperçoit.

 L’Etat ne doit pas encourager des individus ou groupements par inaction ou faiblesse ou le syndrome de ne pas faire de vagues, à l’importation de conflits extérieurs et ne pas créer de fait des espaces où certains pensent que leurs libertés ou idées sont supérieures aux droits de la collectivité et aux devoirs de tous les citoyens et de ceux qui sont sur notre territoire. L’Etat ne peut renoncer. Ou reculer car plus on est faible plus on est menacé et frappé. La société a évolué vers la violence et les contestations. L’Etat doit se remettre en question. Et tout faire pour bétonner la nation.  

L’état de droit est fondamental. Il a été théorisé par le juriste Hans Helsen début XXème siècle. C’est un Etat dans lequel les textes juridiques sont hiérarchisés de telle sorte que sa puissance s’en trouve limitée et contrôlée. Mais pas annihilée. Il repose sur trois piliers :  le respect de la hiérarchie des normes (traités internationaux, Constitution, lois, décrets, règlements, arrêtés… et les décisions judiciaires). Avec la séparation des pouvoirs et l’égalité des citoyens devant la loi. C’est la prééminence du droit sur le politique par équilibre subtil qui ne doit pas être rompu en faveur de l’un ou l’autre. On ne peut tolérer que des quidams s’affranchissent de toutes règles communes. Mais qui profitent des dispositions de la loi quand cela les arrange. Sinon on va mourir de notre état de droit organisé pour ne choquer personne ni la commission de Bruxelles ce qui devient de l’utopie et parce que la loi devient une option. Une démocratie peut disparaitre pour moins que cela. L’abus de droit individuel peut tuer. Les croyances individuelles ne peuvent l’emporter.  

L’Etat n’a pas de droits spécifiques ou personnels qui lui permettraient de choisir   arbitrairement nos modes de vies. L’Etat c’est nous. S’il ne fait rien il est critiqué et s’il agit d’initiative et que cela tourne mal il est vilipendé. Les citoyens-électeurs existent et doivent être consultés. Paradoxalement même aussi ceux qui ne vont pas voter car cela ne servirait à rien puisque selon eux tous les politiques seraient des voyous, sauf ceux dont ils sont militants. Cependant ils vont défiler dans les rues pour s’exprimer !  

Ceux qui votent pour des extrêmes exigent des solutions immédiates qui n’ont aucune chance de marcher ! Comme accueillir toute la misère du monde au nom du cœur ou au contraire avec la même affirmation mais dans un sens contraire, la renvoyer. Or les pays de départ ne délivrent pas des laissez- passers consulaires et les juridictions internationales nous interdisent toute vraie mesure sauf à revoir nos traités et changer nos lois. Faire que le droit européen soit subsidiaire et le droit national prioritaire. Ce qui est possible mais n’est pas pour demain. La république a besoin de résultats consensuels et d’une réglementation forte compatible avec notre état de droit. Avec des politiques courageux sans électoralisme.    

L’Etat doit être impitoyable avec ceux et celles qui veulent mettre à mal notre modèle civilisationnel. Et nous devons conserver notre état de droit. D’abord parce qu’il n’est pas question d’utiliser les moyens et méthodes de nos ennemis. Ensuite parce que depuis des siècles nos valeurs se sont imposées et sont un réflexe de fierté et de grandeur pour nous. « France mère des arts, des armes et des lois » a écrit Joachim Du Bellay.

La réforme de l’Etat ne se fait pas. Balzac a en avait déjà parlé dans la comédie humaine. L’ancien ministre M. Allègre voulait dégraisser le mammouth. M. Jouyet ancien récent ministre vient de battre sa coulpe sur les pesanteurs de la bureaucratie [« Est-ce bien nécessaire M. le ministre ? » Albin Michel 2023]. L’appareil d’Etat est bloqué. Conservons notre état de droit qui est innocent. Nous avons les dirigeants que nous nous sommes donnés. L’intérêt général mérite bien un engagement ardent et réfléchi de tous.

  

jeudi 12 octobre 2023

Guerre et paix à quitte ou double

 

                               Guerre et paix à quitte ou double

                    Par Christian Fremaux avocat honoraire

On commençait à s’habituer aux récriminations et exigences du président Ukrainien face à l’agression de la Russie, le conflit s’éternisant hélas. Les réfugiés se sont mêlés aux migrants d’autres continents venus avec des motifs différents, ce qui complique les solutions et entraine des discussions sans fin dans les pays dits d’accueil qui veulent conserver leur identité et leur niveau de vie. C’est humain car l’empathie sans limite ne fait pas une politique publique et on est débordé par les masses. On a le droit de se protéger. Les donneurs de leçons simplistes n’ont pas la science infuse. L’humanisme est un combat partagé, les principes universels étant devenus fluctuants. Chacun choisit sa victime et n’accepte pas les autres voire refuse tout le monde. C’est un débat de civilisation. 

S’y sont ajoutées les batailles vitales dans le haut- Karabakh et la menace directe sur l’existence de l’Arménie. On en parle peu car cet Etat a perdu la protection de la Russie qui a d’autres priorités, lutte pour sa survie depuis 1915 et il ne doit pas correspondre aux codes religieux et à la gouvernance que souhaiteraient ses voisins plutôt prompts à l’avaler. Ou irriter des puissances qui n’ont pas d’état d’âmes mais des intérêts et veulent s’imposer en rebattant les cartes distribuées il y a des dizaines d’années par les occidentaux. Dis- moi qui tu es, si tu es prêt à courber l’échine, si tu as des matières premières, si tu nous soutiens et dans quel domaine et je te dirai si tu mérites d’être aidé sinon de vivre.  La « realpolitik » est à géométrie variable. Les cris d’effroi sont parfois discrets. L’homme, la femme et l’enfant semblent être des valeurs relatives et inégales. Il ne faut pas vivre à un mauvais endroit à un mauvais moment. La paix ou la guerre sont un jeu de hasard.

L’attaque du Hamas sur Israël et son cortège de barbaries a sidéré le monde. Je ne suis pas assez savant et partial pour me prononcer sur le fond historique de la dispute mortelle et je ne le veux pas. Simplement je soutiens qu’un peuple a le droit minimum d’exister. Je ne méprise aucun raisonnement tenu par des hommes s’ils sont de bonne foi, avancent des arguments contradictoires et respectent leurs adversaires. Mais rien ne justifie la violence et la haine. L’histoire nous a enseigné ce qu’il en était d’admettre tout et n’importe quoi pour ne pas faire de vagues, pour provoquer malgré soi, ou pour être à l’abri de ceux qui n’ont aucun remords ou regrets et prônent la mort de l’autre selon leur vérité. Le mal existe.

 Je ne mets pas sur un même plan un Etat démocratique qui est né de la volonté de la communauté internationale et reconnu par elle, qui est entouré d’ennemis qui veulent sa disparition, qui se bat pour survivre, et une organisation terroriste masquée qui n’est pas le bras vengeur d’un proto -Etat ou la branche armée d’une nation qui discute politiquement selon les canons de la diplomatie. Tout ne se vaut pas. Les erreurs éventuelles d’Israël ne justifient pas du voisin une défense - attaque qui n’est pas légitime ni en droit ni en fait encore moins morale, une agression ne l’étant jamais.   

On vient de faire un grand bond en arrière et malgré tout ce qui s’est passé et arrive encore l’Homme ne progresse pas. La force reste son arme favorite : il faut contraindre l’autre, lui imposer sa vision de la vie, le déloger de son territoire ou faire en sorte qu’il ne se sente plus chez lui. Pour l’obliger à accepter ce dont il ne veut pas. Le dialogue même tendu n’est plus tenté. C’est tout ou rien, c’est-à- dire le conflit brutal. Il n’y a ni tolérance, ni compréhension, ni compromis possibles. On cogne pour toute justification. C’est bestial et inhumain.

J’ai naturellement l’humilité de constater que c’est facile à dire car je n’ai aucune responsabilité ni répercussion personnelle. Je subis les évènements comme tout spectateur- citoyen. J’ai un peu peur ici. Je souhaite ardemment que nos dirigeants prennent des mesures efficaces protectrices et régaliennes sans vouloir faire plaisir à tout le monde, on n’est plus dans l’électoralisme. Car le grand écart - comme pour la délinquance et les trafics ou l’accueil tous azimuts - fait mal aux jambes et on ne peut tenir longtemps. Il ne faut pas que les règlements de comptes se déroulent aussi dans notre société républicaine et ouverte sinon fraternelle.

On a compris que les accords d’Oslo et d’Abraham ainsi que le rapprochement d’Israël avec des pays arabes avaient du plomb dans l’aile. Et si notre modèle démocratique pour des minorités était obsolète et si notre conception des droits de l’homme était dépassée outre la laïcité qui irrite des communautés ? Jean Bodin qui prétendait que la seule querelle qui vaille est celle de l’homme n’a -t -il rien anticipé ? Alain Bauer a écrit : « ...de fait l’humanité semble condamnée à vivre perpétuellement entre conflits et intermèdes pacifiques … » [Au commencement était la guerre. Fayard .2023]. S’il avait raison ?

 Et que devient la justice dans ce capharnaüm et ce cataclysme sanglant pour les innocents civils par temps de guerre ? Le droit international humanitaire des conventions de Genève a des approches byzantines entre crimes de guerre et ceux contre l’humanité. Il n’y a pas une définition unanime du terrorisme. La justice française est compétente pour ses ressortissants. L’Onu se bloque elle -même avec le veto des membres du conseil de sécurité qui détiennent la bombe nucléaire. La cour de justice internationale basée à La Haye qui dépend des nations unies s’occupe surtout de frontières ou autres différends entre Etats. Mais pas des guerres. La cour pénale internationale [CPI] qui existe depuis 1998 et siège aussi à la Haye a pour compétences de juger les crimes d’agression et de guerre, les génocides, les crimes contre l’humanité. On y est oui, mais non car les pouvoirs de la cour sont limités et chaque Etat a dû ratifier la compétence de la juridiction pour en être justiciable. Ce qui n’est pas le cas des 193 Etats de l’Onu.

 Le procès comme pour les nazis à Nuremberg n’est pas pour demain car il faut d’abord que la guerre cesse. La Russie s’est retirée de la CPI en 2016. M. Poutine a cependant été mis en demeure de cesser son invasion de l’Ukraine. Que pensez- vous qu’il a répondu à la CPI : niet, rien ou par le mépris ? Par ailleurs on ne négocie pas avec des terroristes.

La justice internationale n’a pas de troupes et les juges ne peuvent faire comparaitre d’autorité un dirigeant d’un Etat quelconque pour le mettre en garde à vue voire l’emprisonner. Surtout un tueur. La guerre ou la paix se joue à la roulette russe parfois mais est toujours aléatoire. L’être humain souffre. On n’a pas réussi à bâtir une humanité faite d’empathie et le vivre ensemble est un faux semblant qui mène à des désastres. « Le vent se lève il faut tenter de vivre » a écrit Paul Valery dans le cimetière marin. Que sur terre il soit entendu.     

vendredi 6 octobre 2023

Oh punaise !

 

                                           Oh punaise !

              Par Christian Fremaux avocat honoraire  

Que celui qui n’a pas prononcé cette interjection de dépit ou de colère en restant poli me jette la première pierre. Il y en a aussi une autre qui commence par P…. mais je ne voudrai  pas choquer surtout des travailleuses de nuit qui œuvrent dans un domaine sensible et intime bien qu’indispensable. On ne peut pas dire que l’on n’est pas gouverné et que nos député.é.s ne s’occupent pas de l’essentiel , de ce qui inquiète les français et menace leur avenir.

Oh ce n’est pas la délinquance et la drogue, ou le climat avec la transition énergétique échevelée et coûteuse qui est en cours avec son cortège de conséquences dont certaines sont néfastes pour le logement ou l’industrie automobile. Ce ne sont pas non plus les migrants irréguliers êtres humains à protéger avant même parfois les revendications de citoyens dans le besoin, car on attend une loi qui va régler le problème mais que nos députés n’arrivent pas à rédiger pour contenter et la droite dispersée et la gauche éclatée, sinon les intéressés eux- mêmes qui estiment avoir des droits avant d’arriver sur nos terres. Et qui ne voudront plus s’installer sur un territoire infesté de petites bêtes.  

Oh ce n’est pas le pouvoir d’achat car on va éradiquer l’inflation. Le gouvernement agit - ou en parle- en tordant le bras aux riches et aux profiteurs de crises. Les agences de notation peuvent replier leurs gaules, l’article 49. 3 de la constitution cet instrument démocratique magique est connu de tous.  

Oh ce n’est pas la guerre qui se banalise contre l’Ukraine dont le président jamais content et peu reconnaissant commence à agacer, car la lutte pour les libertés c’est cher et peut s’étendre alors que ce n’est pas vraiment notre dispute, outre que c’est loin. Quant à l’Arménie que l’on défend et assiste comme la corde soutient le pendu elle se débrouillera seule. Elle en a l’habitude. Le résistant FTP-MOI Missak Manouchian doit se retourner dans sa tombe. L’Afrique subsaharienne nous a viré à coups de pied. C’est brutal  mais le message est clair. Merci pour ce moment. Attendons la réaction des diasporas en France. Le Maghreb réfléchit. Certains de nos compatriotes s’en préoccupent. 

Oh ce n’est plus me- too quoique le combat continue comme celui contre le harcèlement scolaire. Ce ne sont pas les mises en examen de personnalités surtout politiques qui nous défrisent. Après tout la justice est égale pour tous sauf si elle nous concerne. Ce n’est évidemment pas, sauf à être de mauvaise foi, la partialité de juges du syndicat de la magistrature qui discutent avec les révolutionnaires rejetant le droit bourgeois forcément injuste à la fête des communistes et qui défilent contre les violences policières. Heureusement la police faisait son travail et les black- blocs les ont épargnés sans les agresser. S’il y avait eu un tir de Lbd blessant un magistrat que se passerait- il ?

Oh ce n’est pas ce qui pourrait préoccuper au quotidien les citoyens avides de participation bien qu’abstentionnistes aux élections comme l’extension du domaine du référendum, ou le cumul des mandats qui va revenir, ou la proportionnelle alors qu’elle existe de fait à l’assemblée, ou la laïcité qui caractérise la république, ou la réforme du conseil de la magistrature et de l’Etat outre l’inscription de l’Ivg dans le texte suprême. Et j’en passe…  

Non ce qui retient l’attention ce sont les punaises de lit. Sonnons l’alarme, jouons du clairon pour mobiliser les courageux, la patrie est en danger.

Tandis que M. Mélenchon était au Maroc avec son sens de la diplomatie et de la nuance qui vont arranger nos affaires avec ce pays et qu’ainsi il ne gourmandait pas les membres de la nupes qu’il n’aime pas, son avatar à l’assemblée nationale l’aimable Mme Panot de LFI a sonné dans les trompettes de la renommée un flacon à la main contenant le nuisible. Paraphrasons approximativement ce que disait l’abbé Sièyes à propos du Tiers état : « que sont les punaises, rien ; que veulent elles, tout manger ; que fait le gouvernement, pas grand-chose ». Il faut un plan Marshall pour le moins toutes affaires cessantes a- t- elle exigé. Je suggère de créer un ou une délégué(e) interministériel(le) pour régler ce problème majeur ce qui fera un fromage de plus ce que les souris adorent. Comme si l’individu ne savait pas quoi faire tout en étant furieux de sortir des sous. L’Etat que l’on critique habituellement pour être tatillon, envahissant, normatif donc étouffeur de libertés et d’initiatives peut tout désormais y compris contre l’animal invisible ou rampant. La bête est aussi immonde si elle est d’extrême droite, mais c’est un autre débat.  

L’apostrophe sur les hauteurs de la députée martiale avec le dard tendu fut foudroyante. Mme Borne qui n’aime ni les révolutions ni les chahuts et que j’approuve de ce point de vue, ni les ennuis surtout avec les embûches parlementaires qui vont arriver, donna son accord. Le pouvoir en entier du petit fonctionnaire aux préfets, des ministres aux élus locaux va se consacrer à la lutte contre la punaise. Je voulais changer mes draps et mon lit superposé voire en le désinfectant repeindre mon appartement et celui d’office de mes voisins, et ne pas prendre le métro ou le train, je suis soulagé. Ce seront des dépenses en moins par cette période où il faut économiser.

Les anciens se rappellent le secrétaire d’Etat américain Colin Powell qui était venu avec une fiole d’anthrax à l’O.n.u. pour montrer qu’en Irak il y avait des armes de destruction massive et que la chute de Saddam Hussein était nécessaire. On connait la suite comme en Syrie, ou en Lybie outre les éventuelles radiations nucléaires qu’il faut prendre au sérieux. Et je n’évoque pas les sauterelles dont on ne donnera aucun nom. L’outrance n’est jamais bonne conseillère ce qui n’interdit pas d’agir. Le docteur Raoult ne nous a pas montré son virus du covid. Personnellement habitant la ville je demande qu’on s’attaque aux surmulots selon l’expression d’une écologiste inventive, les rats en pratique. Et aux sangliers qui détruisent mon jardin à la campagne et dont les paysans se plaignent pour leurs cultures. Vive la chasse. Déclenchons un plan orsec.

 Mais attention que les animalistes et végans confondus ne protestent pas. Le député du 18ème arrondissement de paris vivant à Versailles M. Aymeric Caron veut interdire la corrida et donc épargner les taureaux. Pourvu que l’on ne manifeste pas pour protéger nos soi-disant égaux les êtres non humains qui font des dégâts.  Punaise on est entre de bonnes mains !