dimanche 28 août 2022

Ceux et celles qui n’aiment rien, mais veulent tout.

 

             Ceux et celles qui n’aiment rien, mais veulent tout.  

                      Par Christian Fremaux avocat honoraire.

Pendant la campagne présidentielle on avait entendu que M. Macron avait cramé la caisse, ce qui ne va pas s’arranger selon les prévisions que l’on entend. Après un été caniculaire la rentrée est annoncée brûlante puisque le leader de Lfi a indiqué que le résultat des élections n’était pas à l’image du pays, et que la rue devait relayer l’opposition Nupes faite de bruit et de fureur. M. Mélenchon voit un nécessaire affrontement du peuple avec le pouvoir et veut mener une bataille contre M. Macron. Malgré sa défaite qu’il ne digère pas et aurait-il été nommé premier ministre, tout ne serait-il que calme, luxe et volupté ? L’aide d’Harry Potter se serait imposée ! On va devoir prendre des mesures et des réformes sévères. Personne ne s’en réjouit mais est-on disposé à réduire drastiquement spontanément nos trains de vie personnelle. L’effort ne doit-il pas être réservé aux autres ? Comment concilier égalité, justice sociale, et nécessités pour le présent et l’avenir ?

Cet été ce sont les forêts qui sont parties en fumée et certains esprits politiques se sont échauffés au point qu’ils vont finir grands brûlés de l’improvisation approximative et de la critique publique. C’est Coluche qui disait que lorsqu’on n’a rien à dire (de pertinent et utile) on la ferme !  C’est aussi valable pour moi, mais je prends quelques exemples tirés des vacances parmi lesquels on découvre que des responsables n’aiment rien de la vie. Je parle de celle du quidam qui subit et qui est culpabilisé.  

Le Garde des Sceaux n’a pas aimé cependant avec raison l’épreuve hors du code pénal du karting des prisonniers dans la cour de la prison de Fresnes. Une enquête est en cours.  Surtout quand nos pilotes émérites et souvent sans permis de conduire sont de dangereux délinquants. Les victimes n’ont pas approuvé non plus et ont du mal à accepter que la réinsertion passe par du loisir avec du buzz. Ou du copinage avec des surveillants transformés en gentils G.O. Certes les cellules de Fresnes sont exigües, sans hygiène et mal entretenues. Mais nul n’est obligé d’y prendre pension. La détention est d’abord une punition qui doit respecter la dignité humaine, mais il faut prévoir la sortie dans l’intérêt de la société et du dédommagement des victimes. La démagogie et la moraline ne doivent pas régner. On ne pourra échapper à une vraie réflexion sur la répression attendue par les honnêtes gens excédés par la délinquance quotidienne et les incivilités, les moyens à mettre en œuvre dont la sévérité de la Justice, et notre devoir qui est celui de préparer l’avenir pour tous y compris ceux qui ont fauté. Avec des limites selon les cas car l’homme n’est pas forcément bon comme le croyait J.J. Rousseau. Et il se pervertit tout seul.

La société n’est pas responsable de tout ce qui ne plait pas à des minorités violentes qui s’auto-attribuent des brevets de bonne conscience éclairée ou de vouloir refaire le monde selon leurs idées. Qui ne sont pas les miennes ou celles de la majorité. Il n’y a pas un sentiment d’insécurité mais de l’insécurité tout court. Il suffit de prendre connaissance des faits divers, des trafics de toute nature, sans compter le terrorisme qui menace et agit désormais à titre individuel pour souhaiter que les pouvoirs publics agissent vite. Concrètement. De quoi ou de qui avons-nous peur ? Qui n’aimons- nous pas ? La société a le droit et le devoir de se défendre. Et de le dire. Les voyous, les auteurs de crimes ou de faits très graves y compris pour des motifs idéologiques détestent notre mode de vie, tout en en profitant. Tirons- en les conséquences. La fermeté et l’autorité ne sont pas des gros mots. Les parlementaires doivent créer les armes légales.

Les écologistes ont été égaux à eux-mêmes. Ils n’aiment rien, voient de l’inégalité partout, savent ce qu’il faut faire dans tous les domaines et proposent surtout des interdictions. Et des impôts qui poussent même en cas de sécheresse absolue.  Je m’effraie et redoute de vivre un jour selon ce qu’ils pensent. Je n’aime aucune pensée totalitaire ou trop sûre d’elle- même. Je préfère le doute. En attendant finis les jets privés pour les riches, à bas les capitalistes, et j’espère aussi que cela concerne nos footballeurs ou autres stars sans discriminer ces jeunes besogneux ? Ils suggèrent de vider les bassins pas ceux des Ehpad ou des agriculteurs mais de supprimer les piscines privées. Pas les publiques car leurs amis sont pour le burkini. M. Macron à Brégançon avec une bouée en plastique comme protection aurait dû faire du pédalo et du paddle car le jet-ski est « criminel » selon la pittoresque et dé-constructrice Mme S. Rousseau qui ne doit pas porter dans son cœur d’artichaud tous ceux qui ne partagent pas ses réflexions échevelées quasi quotidiennes. Et donneuses de leçons. Quel talent ! 

 Notamment les chasseurs qui selon elle sont porteurs d’une violence intrinsèque et leurs fusils peuvent servir à des féminicides ! Comme elle est contre l’élevage des bêtes pour la viande qui consomme de l’eau, elle en profite pour dire que le gibier doit être protégé car il est assoiffé et desséché sur pattes y compris les sangliers qui mangent les récoltes des paysans. Et que la chasse qui serait barbare doit être bannie. Heureusement que Mme Rousseau est députée de paris avec les pigeons et les rats (dénommés désormais surmulots ce qui doit chagriner Jean de la Fontaine) car elle n’aime ni la campagne ni ceux qui y vivent.

En 2018 le suédois Jonas Jonasson a écrit « le vieux qui voulait sauver le monde ». Un homme de 100 ans fait face à des situations qu’il provoque par son incompétence et naïveté toutes les plus burlesques les unes que les autres. En croyant bien faire il initie des catastrophes. Il explique ainsi son engagement : « j’ai besoin de toi lui dit-on … Pourquoi faire ?... pour dire les choses telles qu’elles sont et indirectement comment elles devraient être. A propos de tout. D’à peu près tout… Vous savez que ça ne servira à rien n’est-ce-pas ? Je le sais… Bien je suis partant, dit le centenaire ».   

On ne fabrique pas le bonheur malgré les autres et la réalité ou les faits qui sont têtus en imposant une croyance ou ce que l’on croit bien. On ne tire pas des plans sur la comète à partir d’études théoriques et sans un consensus global fort. Dans une démocratie il ne peut y avoir des gagnants et des perdants ou des uns contre des autres et les élections servent justement à ce que la rue ne gouverne pas. L’automne sera ce qu’on en fait. La vraie guerre est proche et cruelle en Europe, les difficultés matérielles commencent pour ceux qui sont en paix. M. Mélenchon devrait modérer ses propos guerriers irresponsables. Soyons au moins plus près de la raison que de l’imprécation. Il faut nous aimer avec nos défauts et qualités car la perfection du peuple dans sa diversité n’existe pas. Personne n’a le monopole de la vérité.

jeudi 4 août 2022

Du vent dans les branches de sassafras.

 

                Du vent dans les branches de sassafras.

                  Par Christian Fremaux avocat honoraire.

Il fait très chaud c’est un fait mais je ne sais pas s’il peut être considéré comme tel puisque tout est polémique, le principal comme le dérisoire. On nie les évidences selon le camp où l’on se situe. Par principe. On ne veut pas admettre que l’adversaire interne -et pas l’ennemi- peut avoir raison. Le binaire simplifie les débats. Pour les uns tout est faux, plein d’arrières pensées en privilégiant ceux qui sont aisés voire riches, injure suprême, et qui ont forcément du mépris de classe et de la démocratie. Outre le fascisme que l’on devine dans leurs yeux ! Les autres détiennent la vérité, sont par nature de bonne foi et ne peuvent pas se tromper puisqu’ils sont le camp auto-déclaré du bien, les représentants exclusifs du peuple, notamment des minorités discriminées par définition, et ils veulent imposer des nouvelles normes notamment sociétales venant de l’extérieur en effaçant celles qui existent sous le nom de valeurs républicaines et traditions françaises de modes de vie. Ils ont leur vision du monde et leurs solutions quelle que soit la majorité qu’ils ne sont pas.Ils sont pour les interdictions, les poursuites judiciaires et les taxations diverses au nom de la liberté et de la justice.Sic !

Comme je suis retraité donc pas trop fatigué malgré mes multiples activités bénévoles, j’ai pris avec honte des vacances car d’autres n’en prennent pas et on nous culpabilise aussi à ce sujet. J’espère que les députés.és donneurs de leçons sont restés dans leurs circonscriptions y compris en Seine Saint -Denis. Qui est la Californie sans la mer selon M. Macron. Je suis allé en Italie sur le lac de Garde où je bénéficie de l’eau et de l’air frais qui vient des Dolomites. Avec un peu de climatisation je l’avoue car la canicule se combat. C’est le cas de Mme Sandrine Rousseau économiste universitaire et déconstructrice de l’homme, députée EELV de Paris qui est plus forte que Pic de la Mirandole.  Et a réponse à tout. Je l’ai entendu sur BFM. A un paysan de Seine et Marne qui expliquait comment il cultivait ses céréales, son maïs, ses betteraves et élevait ses bêtes dans le cadre de la canicule, elle lui a appris comment se passer d’eau en abandonnant la culture intensive qui certes nourrit les français mais c’est secondaire pour elle. L’agriculteur en est resté sec, coi. Mme Rousseau a aussi remis en place un médecin généraliste qui à titre préventif pour se prémunir contre les fortes températures recommandait parmi tous les outils et soins, un usage modéré de la climatisation. Mme Rousseau l’a critiqué en disant qu’il fallait protéger d’abord la nature et que la planète était la priorité. Qu’il y a mieux à faire que la climatisation sauf peut -être de façon homéopathique dans les Ehpad ? S’il en avait eu un sur lui le docteur aurait avalé son stéthoscope ! J’espère que Mme Rousseau explique à Mme Hidalgo maire de Paris comment cultiver le sol parisien pour qu’il n’y pousse pas que des travaux !

Je ne sais pas si Mme Rousseau est de la famille éloignée du célèbre philosophe Jean-Jacques Rousseau du temps inspiré des Lumières. Il prônait la liberté et soutenait que l’homme est né bon dans l’état de nature. Cela se discute ! Qu’il faut un pacte social avec une organisation fondée sur la loi, le peuple étant le souverain. Pour combattre les inégalités et que la société ne corrompe pas l’homme. Qui fait revivre la nature. J.J .Rousseau raisonnait dans l’absolu et écartait les faits qui n’entraient pas dans sa logique. Ainsi a -t -il abandonné ses enfants alors qu’il écrivait l’Emile ou de l’éducation. Mais il a lucidement affirmé que « le monde de la réalité a ses limites. Le monde de l’imagination est sans frontières ».  Mme Rousseau devrait écouter son homologue et être plus modeste.  Dans ses affirmations. Et ses collègues du même cru ou tonneau avoir plus les pieds sur terre. La politique ne sert pas à faire passer ses marottes et ses espoirs personnels. En se faisant plaisir. Et en qualifiant les autres de nuls, de dangereux voire d’intéressés.  Elle doit régler les problèmes existants et anticiper l’avenir. Dans la sécurité tous azimuts. Qui ne peut dépendre d’une idéologie ou de croyances.

J’ai peu souri à propos du droit de critiquer et de s’exprimer qui est sous liberté surveillée par de nouveaux inquisiteurs, fixant les limites de ce qui peut être dit ou non, que la formulation soit juste mais pas appréciée, maladroite, ou humoristique si on peut essayer de rire de tout ce qui n’est plus juridiquement le cas. Va -t -on vers un bracelet électronique pour les idées ? Pourquoi se précipiter pour déposer plainte et déléguer aux médias qui se transforment en tribunaux et font pression, et aux juges professionnels le soin de fixer la norme ou la pensée acceptables selon le droit. Les magistrats ont leurs opinions personnelles et des défauts et des qualités comme toute personne responsable. Mais il appartient aux politiques d’assumer leurs responsabilités et de débattre même âprement de sujets de fond historiques ou sociétaux, et de ne pas réclamer avec des groupements divers sans aucune légitimité une démission sur le champ qui ne fait pas avancer la cause ou solliciter une condamnation pénale qui ne change rien aux opinions et qui parfois les confortent. Il faut convaincre pas stigmatiser. Qui peut se vanter d’être parfait dans son expression et son comportement ? Qui n’a jamais fauté ? On a le droit d’avoir pensé et d’avoir évolué. Ou d’avoir des convictions solides. Même si elles sont considérées comme ringardes ce qui n’est pas un signe de culpabilité. Ce que l’on loue pour les uns dans leurs diversités et parfois rejet des règles républicaines vaut pour tout le monde. Le respect de la loi est la frontière.  Personne ne détient la vérité, seule l’égalité en droits et devoirs se revendique. Cessons de crier au racisme et à la discrimination. Combattons -les par l’exemple et non par la victimisation. J’essaie d’être comptable de mes actes présents et je m’efforce de réfléchir. Le progrès n’est pas de tout accepter surtout si c’est une minorité qui le propose. Celui qui n’est pas comme moi n’a pas forcément tort. Mais il ne peut m’imposer ses idées et sa façon de vivre. J’ai le droit de n’être pas d’accord.  Ce qui n’est ni une attaque ni du mépris. Il ne faut pas que la tolérance devienne le respect pointilleux de la doxa dominante. Par essence changeante et souvent totalitaire. Sous des prétextes vertueux. Soyons ternaire et abordons la nuance et le doute et une expression publique débarrassée de toute menace. Prenons de la hauteur l’air y est plus pur.

La présomption d’innocence ne peut être à géométrie variable. Alexis de Tocqueville au 19ème siècle dont on a retenu les principes pour la grande loi sur la presse de 1881 avait en son temps dénoncé la tyrannie de l’individualisme et pressenti la police de la pensée. Les imprécateurs sont de sortie et guettent. L’exception veut devenir la règle. L’intolérance règne. Les extrêmes veulent prendre tous les pouvoirs. Notamment celui qui est culturel et diffuse la bonne parole. La liberté en général se dessèche. Un peu de fraicheur ferait du bien. « Le vent se lève il faut tenter de vivre » a écrit Paul Valery. René de Obaldia lui a répondu en soufflant dans les branches de sassafras.