Ceux
et celles qui n’aiment rien, mais veulent tout.
Par
Christian Fremaux avocat honoraire.
Pendant la
campagne présidentielle on avait entendu que M. Macron avait cramé la caisse,
ce qui ne va pas s’arranger selon les prévisions que l’on entend. Après un été
caniculaire la rentrée est annoncée brûlante puisque le leader de Lfi a
indiqué que le résultat des élections n’était pas à l’image du pays, et que la rue
devait relayer l’opposition Nupes faite de bruit et de fureur. M. Mélenchon
voit un nécessaire affrontement du peuple avec le pouvoir et veut mener une
bataille contre M. Macron. Malgré sa défaite qu’il ne digère pas et aurait-il
été nommé premier ministre, tout ne serait-il que calme, luxe et volupté ? L’aide
d’Harry Potter se serait imposée ! On va devoir prendre des mesures et des
réformes sévères. Personne ne s’en réjouit mais est-on disposé à réduire drastiquement
spontanément nos trains de vie personnelle. L’effort ne doit-il pas être
réservé aux autres ? Comment concilier égalité, justice sociale, et nécessités
pour le présent et l’avenir ?
Cet été ce
sont les forêts qui sont parties en fumée et certains esprits politiques se
sont échauffés au point qu’ils vont finir grands brûlés de l’improvisation
approximative et de la critique publique. C’est Coluche qui disait que
lorsqu’on n’a rien à dire (de pertinent et utile) on la ferme ! C’est aussi valable pour moi, mais je prends
quelques exemples tirés des vacances parmi lesquels on découvre que des responsables
n’aiment rien de la vie. Je parle de celle du quidam qui subit et qui est
culpabilisé.
Le Garde des
Sceaux n’a pas aimé cependant avec raison l’épreuve hors du code pénal du
karting des prisonniers dans la cour de la prison de Fresnes. Une enquête est
en cours. Surtout quand nos pilotes
émérites et souvent sans permis de conduire sont de dangereux délinquants. Les
victimes n’ont pas approuvé non plus et ont du mal à accepter que la
réinsertion passe par du loisir avec du buzz. Ou du copinage avec des
surveillants transformés en gentils G.O. Certes les cellules de Fresnes sont exigües,
sans hygiène et mal entretenues. Mais nul n’est obligé d’y prendre
pension. La détention est d’abord une punition qui doit respecter la dignité
humaine, mais il faut prévoir la sortie dans l’intérêt de la société et du
dédommagement des victimes. La démagogie et la moraline ne doivent pas régner.
On ne pourra échapper à une vraie réflexion sur la répression attendue par les
honnêtes gens excédés par la délinquance quotidienne et les incivilités, les
moyens à mettre en œuvre dont la sévérité de la Justice, et notre devoir qui est
celui de préparer l’avenir pour tous y compris ceux qui ont fauté. Avec des
limites selon les cas car l’homme n’est pas forcément bon comme le croyait J.J.
Rousseau. Et il se pervertit tout seul.
La société
n’est pas responsable de tout ce qui ne plait pas à des minorités violentes qui
s’auto-attribuent des brevets de bonne conscience éclairée ou de vouloir
refaire le monde selon leurs idées. Qui ne sont pas les miennes ou celles de la
majorité. Il n’y a pas un sentiment d’insécurité mais de l’insécurité tout
court. Il suffit de prendre connaissance des faits divers, des trafics de toute
nature, sans compter le terrorisme qui menace et agit désormais à titre individuel
pour souhaiter que les pouvoirs publics agissent vite. Concrètement. De quoi ou
de qui avons-nous peur ? Qui n’aimons- nous pas ? La société a le
droit et le devoir de se défendre. Et de le dire. Les voyous, les auteurs de
crimes ou de faits très graves y compris pour des motifs idéologiques détestent
notre mode de vie, tout en en profitant. Tirons- en les conséquences. La
fermeté et l’autorité ne sont pas des gros mots. Les parlementaires doivent
créer les armes légales.
Les
écologistes ont été égaux à eux-mêmes. Ils n’aiment rien, voient de l’inégalité
partout, savent ce qu’il faut faire dans tous les domaines et proposent
surtout des interdictions. Et des impôts qui poussent même en cas de sécheresse
absolue. Je m’effraie et redoute de
vivre un jour selon ce qu’ils pensent. Je n’aime aucune pensée totalitaire ou trop
sûre d’elle- même. Je préfère le doute. En attendant finis les jets privés
pour les riches, à bas les capitalistes, et j’espère aussi que cela concerne
nos footballeurs ou autres stars sans discriminer ces jeunes besogneux ? Ils
suggèrent de vider les bassins pas ceux des Ehpad ou des agriculteurs mais de supprimer
les piscines privées. Pas les publiques car leurs amis sont pour le burkini.
M. Macron à Brégançon avec une bouée en plastique comme protection aurait dû faire
du pédalo et du paddle car le jet-ski est « criminel » selon la pittoresque
et dé-constructrice Mme S. Rousseau qui ne doit pas porter dans son cœur
d’artichaud tous ceux qui ne partagent pas ses réflexions échevelées quasi
quotidiennes. Et donneuses de leçons. Quel talent !
Notamment les chasseurs qui selon elle sont porteurs
d’une violence intrinsèque et leurs fusils peuvent servir à des féminicides !
Comme elle est contre l’élevage des bêtes pour la viande qui consomme de
l’eau, elle en profite pour dire que le gibier doit être protégé car il est assoiffé
et desséché sur pattes y compris les sangliers qui mangent les récoltes des paysans.
Et que la chasse qui serait barbare doit être bannie. Heureusement
que Mme Rousseau est députée de paris avec les pigeons et les rats (dénommés
désormais surmulots ce qui doit chagriner Jean de la Fontaine) car elle n’aime
ni la campagne ni ceux qui y vivent.
En 2018 le
suédois Jonas Jonasson a écrit « le vieux qui voulait sauver
le monde ». Un homme de 100 ans fait face à des situations
qu’il provoque par son incompétence et naïveté toutes les plus burlesques
les unes que les autres. En croyant bien faire il initie des catastrophes.
Il explique ainsi son engagement : « j’ai besoin de toi lui dit-on …
Pourquoi faire ?... pour dire les choses telles qu’elles sont et
indirectement comment elles devraient être. A propos de tout. D’à peu près
tout… Vous savez que ça ne servira à rien n’est-ce-pas ? Je le sais… Bien
je suis partant, dit le centenaire ».
On ne fabrique
pas le bonheur malgré les autres et la réalité ou les faits qui sont têtus en
imposant une croyance ou ce que l’on croit bien. On ne tire pas des plans sur
la comète à partir d’études théoriques et sans un consensus global fort. Dans
une démocratie il ne peut y avoir des gagnants et des perdants ou des uns
contre des autres et les élections servent justement à ce que la rue ne
gouverne pas. L’automne sera ce qu’on en fait. La vraie guerre est proche et cruelle
en Europe, les difficultés matérielles commencent pour ceux qui sont en paix. M.
Mélenchon devrait modérer ses propos guerriers irresponsables. Soyons au moins
plus près de la raison que de l’imprécation. Il faut nous aimer avec nos
défauts et qualités car la perfection du peuple dans sa diversité n’existe pas.
Personne n’a le monopole de la vérité.
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