mardi 29 août 2023

c'est la rentrée

 

                                                 C’est la rentrée

                           par Christian Fremaux avocat honoraire

 La rentrée est annoncée chaude alors que l’été a été brûlant. Chacun a pris de bonnes résolutions et on va voir progressivement qui les tient. La canicule a fatigué les esprits et les corps au- delà des évènements dramatiques qui ont pu survenir. Tout le monde va hurler que l’inflation n’a pas cessé ; que les fournitures scolaires sont hors de prix ; que celui de l’énergie est insupportable. Ce qui est vrai. Et que le gouvernement ne s’occupe que des riches. Soyons excessifs ce qui ne coûte rien. Bien que Mme Borne ait confirmé qu’il n’y aura aucune hausse d’impôts mis à part ce que l’exécutif ne contrôle pas directement comme la taxe foncière ou ce qu’il ne veut pas modifier comme les taxes sur l’essence et le diesel. Le consommateur constate que son portefeuille se vide plus rapidement qu’avant et que si le conflit Russie-Ukraine continue à bousculer les échanges économiques et renchérit un peu tout, le réchauffement climatique serait la cause principale des malheurs. Nature sacrée mais piétinée par les humains : ce sont eux les ennemis.

Heureusement que les écologistes et les membres de LFI ainsi que les jeunes du PC ont invité un rappeur qui va nous donner des leçons de morale, de modération et d’amour du prochain. Je croyais que le rap détestait l’ordre établi, la société et ses institutions et qu’aller voter n’avait pas de sens pour ces gentils citoyens comme les autres. Ce sont les nouveaux philosophes des banlieues. Je ne critique pas les territoires car j’ai vécu aux portes de la capitale certes à l’ouest et je suis issu du monde rural mal vu aussi par nos élites de paris. Nos artistes dont parfois la logique et le vocabulaire m’échappent détestent la société tout entière qui serait raciste, discriminante volontairement et inégalitaire. Objection votre honneur comme on ne dit pas dans nos tribunaux : c’est faux. Qu’il y ait des actes inqualifiables, des comportements inadmissibles, des plus égaux que d’autres soit, et les tribunaux sévissent. Mais dans notre république l’effort et le mérite paient même si ce n’est jamais assez et on n‘est pas victime à vie.

 La liberté d’expression permet à ceux qui vomissent nos valeurs de le dire violemment et de gagner leur vie. Car je constate que nos rappeurs n’aiment rien sauf l’argent qui pour certains avec leur fortune qui ne crée pas un seul emploi ou seulement quelques- uns, leur permet de sortir de leur condition de prétendus exploités. Merci donc à tous ces politiques modernes et soucieux de notre avenir d’avoir occupé la fin de l’été pour notre plus grand bonheur.  Aux verts avant que leurs stars ne reprennent leurs formules wokistes et anti -capitalistes ou anti -hommes en oubliant de faire des propositions réalistes pour le climat sans menacer de la fin du monde. Et aux communistes : la fête de l’humanité sera la fête à l’antisémitisme nié. Ou à nos insoumis qui contestent tout sauf ce qu’ils suggèrent et encore car ils ne sont pas d’accord entre eux.

Certains veulent une VI-ème république ce qui serait la panacée. Mais on l’a déjà avec la majorité relative des macronistes qui oblige à faire des concessions et à trouver des alliés de circonstances selon les projets. Vive la Vème république et ses institutions souples qui permettent comme l’ont voulu les électeurs de proposer des réformes et de les faire voter sans qu’elles soient de droite ou de gauche. Certes parfois en appliquant des articles abscons de la constitution, et je ne parle pas de l’article 49. 3 que même un rappeur connait. Le débat est devenu légalité contre légitimité ou l’inverse, la loi ou le peuple, alors que je croyais que la loi était votée par nos parlementaires régulièrement élus au nom du peuple français ce qui permet aux juges de rendre des jugements et arrêts, et parfois de substituer à la volonté populaire leurs interprétations ou désirs. Mais je polémique ce qui n’est pas le cas des idéologues remplis de certitudes qui estiment avoir raison et être de bonne foi. L’Etat de droit devient compliqué à saisir. Le combat continue pour les mois à venir. 

En matière régalienne on est gâté. Le président a dit de « l’ordre, de l’ordre, de l’ordre » en nuançant ensuite pour expliquer que l’ordre n’était pas l’Alpha et l’Omega par et pour lui-même dans une démocratie, avis que je partage. Mais qu’il fallait rétablir de l’autorité partout notamment dans les familles, à l’école, et dans les territoires perdus en ce moment pour la paix et la loi. La drogue et ses conséquences sont un fléau prioritaire à endiguer. La légalisation du cannabis dit festif serait un appel d’air. Mais je ne suis pas sociologue ni un spécialiste de la santé car même en mai- 68 je n’y ai pas goûté ! Je suis ringard !

 Je ne me risque pas sur le terrain des prétendues violences policières, seulement pour dire que le comportement d’un professionnel ou de quelques-uns ne peut rejaillir défavorablement sur les autres qui sont tous des républicains, avec leurs origines sociales de naissance, leurs opinions, qui font un  métier en obéissant aux ordres,  et que l’on ne peut soupçonner en permanence I Nos indignés professionnels à géométrie variable feraient mieux de critiquer d’abord les délinquants, les désobéisseurs divers, les violents quelle qu’en soit la raison, et ceux qui tuent pour un profit personnel ou cassent au nom de croyances qui ne font jamais l’unanimité . Que serait une société sans police et gendarmerie, sans médecins, sans sécurité civile avec les pompiers, enfin sans ceux et celles qui nous aident et nous défendent au quotidien ?  J’approuve qu’on les soutienne.

Sans sécurité rien n’est possible et toutes les politiques de redistribution, fraternité par le partage, développement des territoires, réinstallation des services publics et des commerces, culture, transports car tout est lié, ne peuvent fonctionner dans le désordre et la peur. Il faut revoir la stratégie. Dans sa bonne cité ouvrière de Tourcoing M. Gérald Darmanin a demandé au ministre de l’intérieur M. Darmanin Gérald d’agir au plus vite pour que la sécurité règne, sachant que la politique zéro tolérance serait nécessaire. J’encourage le duo qui devra être soutenu par la Justice. En y ajoutant des solutions pour l’immigration car elle nous préoccupe tous avec un slogan usé et jamais démontré que c’est une chance pour la France. Mais une malchance peut- être aussi ? Rien n’est blanc ou noir. L’émotion ne fait pas une politique publique et ce n’est pas humaniste d’accueillir n’importe qui dans des conditions de rejet. Sachant que la démographie n’est pas favorable, que le climat va jouer un rôle, et que dans des pays outre les guerres les putschs militaires ne font pas augurer d’années radieuses pour les démocraties. Ayons ceci en tête pour modérer nos débats. 

C’est mon vœu pour la rentrée que je n’espère pas pieux. Avec l’interdiction justifiée à l’école d’habillements divers contraires à la laïcité et qui provoquent. Le Conseil d’Etat arbitrera en droit entre un signe religieux ou qui y ressemble et une liberté vestimentaire ostentatoirement pas à la mode chez toutes, notamment en Iran, en Afghanistan ou ailleurs.