jeudi 5 décembre 2019

je dirai malgré tout que 2020 sera une bonne année.


Je dirai malgré tout que 2020 sera une bonne année.
Par Christian FREMAUX avocat honoraire et élu local.
Jean d’Ormesson reste vivant puisque je me suis inspiré de son œuvre pour le plagier dans mon titre  et essayer de rester optimiste malgré l’état guerrier du monde, les menaces qui pèsent sur notre pays et qui devraient nous inciter à être moins exigeant même si défendre ses intérêts est légitime,   avec le climat  qui se réchauffe en entrainant des  affrontements  entre les sceptiques et ceux qui hurlent à la fin des temps ce qui est anxiogène, et les catastrophes naturelles qui font des victimes avec le désespoir de certains qui ont besoin de la solidarité nationale. Il me semble que le débat public devrait baisser de plusieurs tons, car la vindicte n’apporte rien, les leçons de morale non plus, et lorsque on exclut ou on interdit en particulier des porteurs d’opinions même détestables ou désagréables en demandant aux tribunaux de sanctionner on ne se grandit pas. Il faut des intellectuels qui émettent des idées, qui analysent les valeurs, et qui guident la pensée qui doit être libre. Les responsables politiques perdent parfois l’occasion de se taire en voulant être opportunistes pour se rapprocher du pouvoir ou le conquérir. Une société moderne doit être tolérante, ouverte aux débats y compris sur des sujets sensibles car il ne peut y avoir de tabous ou de non-dits ce qui est la porte ouverte sinon à l’explosion. On progresse collectivement quand on décide après avoir pesé le pour et le contre d’arguments objectifs et vérifiés, entendu tous les contradicteurs et que l’on a choisi d’agir car marcher vers l’immobilisme ne fait pas faire un pas en avant si je puis m’exprimer ainsi. On a besoin de plus de compréhension et de sérénité puisque personne ne détient la vérité. On ne fait rien de sérieux sous la pression, la force.
L’actualité qui concerne la sécurité et la justice c’est d’abord la mort de héros, de militaires qui bataillent  au Mali, qui combattent pour la démocratie la nôtre et celle des africains, pour aider les peuples du sahel  qui vivent ou survivent  pétrifiés de peur , pour  nos libertés aussi  et que l’on puisse parler  en s’écharpant par exemple … de nos retraites  et s’il faut ou non appliquer la clause dite du grand-père, ce qui devient dérisoire au vu des problèmes de civilisation qui sont posés . C’est aussi la mort des serviteurs de la sécurité civile qui se battent contre les éléments naturels pour sauver des vies. On en parle quelques heures et puis on passe à autre chose comme le climat social.
Ce sont ensuite  les diverses protestations  et les défilés dans la rue avec ce qui va de pair -binôme étonnant -  l’ordre public lié aux violences de toute nature, mais aussi celles qui concernent les pompiers et les médecins : qu’ont fait ces derniers pour être attaqués ? pour être des cibles que l’on attire dans des guets apens comme les forces de l’ordre qui ne font que leur devoir et obéissent aux ordres de leur hiérarchie et celle-ci à son  ministre donc au gouvernement responsable de la stratégie et du choix des armes . La justice a jugé de nombreux gilets jaunes qui avaient confondu colères et exactions et fait des enquêtes en cas de bavures supposées ou d’interventions brutales et disproportionnées des policiers ou gendarmes, eux qui sont accusés d’être à l’origine des heurts et de faire de la provocation par leur simple présence ! La justice ne protège personne ce n’est pas son rôle quoiqu’on en pense hâtivement.
C’est aussi l’appel à la vigilance du président de la république après l’attentat à la préfecture de police. On a bien compris car on ne l’aurait pas accepté qu’il ne s’agissait pas d’aller vers une société de délation, de soupçon, de dénonciation comme on a pu la connaitre dans l’histoire récente ou pendant la terreur du grand « démocrate » Robespierre qui en a perdu la tête.  Il ne s’agit pas d’édifier une république de la méfiance, de l’exclusion, du bouc-émissaire. Nous sommes dans un état de droit avec des libertés publiques très enracinées. On ne va pas changer de mode de vie et de réflexes qui consistent à protéger les droits personnels. Chacun connait bien la formule consacrée selon laquelle la sécurité est l’affaire de tous. En matière de terrorisme, de radicalisation qui y conduit, de comportements déviants qui peuvent y mener, tout le monde s’accorde pour être attentif et faire savoir aux autorités le risque que l’on pressent. Je vais plus loin en rattachant le souhait du président à la notion de devoirs que l’on a tendance à esquiver, car sans obligations le citoyen ne l’est pas pleinement. Ce qui n’enlève aucun droit à personne, droits individuels dont les demandes exponentielles y compris pour satisfaire des caprices peuvent fracturer l’ensemble et parfois créer des tensions, ce qui pourrait être un trouble à l’ordre public ?
L’actualité c’est d’assurer le continuum du fonctionnement des institutions, des services publics qui n’appartiennent pas à ceux qui y travaillent et défendent des intérêts corporatistes, avec la justice sociale dont le contenu est à géométrie variable, et la justice tout court qui est indispensable dans un état de droit qui se respecte avec des juges qui appliquent les lois que les parlementaires qui représentent le peuple discutent et votent. La justice participe pleinement à la sécurité qui selon un autre principe vérifié en pratique est la première des libertés. J’espère au passage que les condamnations concernant les black blocks qui défient l’Etat donc nous les humbles citoyens payeurs que nos excellents services de renseignement vont retrouver, seront exemplaires. 
L’actualité c’est aussi la préparation du scrutin de mars 2020 pour les élections municipales puisque nous avons la chance de pouvoir choisir librement nos élus, ce qui nous distingue d’une grande partie des pays du monde. Que tous ceux qui critiquent ne se privent pas d’aller voter ou d’être candidats pour montrer ce qu’ils savent faire.  L’élection n’est un piège à cons que pour ceux qui ne participent pas.   La sécurité se joue aussi au quotidien et surtout peut être dans les détails je veux dire dans la plus petite des quasi 36000 communes de France souvent rurales car dans les villes et certaines banlieues (ex. Chanteloup-les- vignes récemment) les problématiques sont différentes.
 L’exécutif vient de s’apercevoir que les élus locaux servaient à quelque chose tant dans la gestion des territoires que pour le maintien de la cohésion des populations sans distinguer le citoyen des villes et celui des champs : on s’en réjouit. Mais il ne faut pas qu’il les aime comme la corde soutient le pendu. Il faut leur donner les moyens pérennes d’agir, de la considération, les protéger dans leurs fonctions, les assurer au sens propre du terme contre les velléités de certains habitants plus prompts à engager judiciairement des responsabilités que d’aller voter ou de se dévouer pour l’intérêt communal, et ne pas les cajoler uniquement jusqu’au jour des élections. Ils ont besoin aussi de stabilité et de sécurité puisqu’on leur confie le soin de protéger et de rassurer leurs concitoyens chaque jour. Des politiques vont changer d’étiquette pour suivre le vent en espérant avoir la réussite opportuniste. Mais les citoyens déjà désabusés et qui se sont habitués au dégagisme ne seront pas dupes. Pour les élections locales on vote pour le terroir, pour celui qui parait le plus disponible et le plus compétent. On veut des bâtisseurs pas des carriéristes ; des batteurs de terrain et pas des bateleurs ; des personnalités ouvertes et pas des idéologues. La gestion communale exclut la démagogie ou le communautarisme qui est l’antithèse de la république qui défend l’intérêt général et non une portion égoïste de la nation et qui se fonde sur les libertés,  l’égalité des citoyens d’où qu’ils viennent et quel que soit ce qu’ils pensent ou croient .La fraternité doit être de plus en plus renforcée autant que faire se peut sans inventer toujours des excuses sociologiques et psychologiques qui n’ont plus de fin et sans crier au racisme et à la discrimination pour tout et rien sans pour autant nier ce qui est inacceptable et que la justice doit punir fermement car on n’est pas naïf .  L’émotion ne fait pas une politique mais elle n’y est pas absente surtout en matière de violences contre les femmes et les enfants en particulier. Sujets malheureusement d’actualité.
L’actualité c’est donc d’être ferme sur les principes et valeurs républicains ; de ne pas céder aux pressions et aux sentiments et de prendre des mesures qui conduisent au progrès collectif. La sécurité avec la justice qui malmène les puissants ou se croyant tels réduits à l’état de justiciable lambda et incarcéré parfois on le voit, et on le verra peut-être encore plus bientôt, sont fondamentales. Faut- il rappeler que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers.
Je parie que l’année 2020 sera belle malgré les difficultés en cours. Bonne fin d’année 2019.