Du vent dans les branches de
sassafras.
Par Christian Fremaux
avocat honoraire.
Il fait très
chaud c’est un fait mais je ne sais pas s’il peut être considéré comme
tel puisque tout est polémique, le principal comme le dérisoire. On nie
les évidences selon le camp où l’on se situe. Par principe. On ne veut pas
admettre que l’adversaire interne -et pas l’ennemi- peut avoir raison. Le binaire
simplifie les débats. Pour les uns tout est faux, plein d’arrières pensées en
privilégiant ceux qui sont aisés voire riches, injure suprême, et qui ont
forcément du mépris de classe et de la démocratie. Outre le fascisme que l’on devine
dans leurs yeux ! Les autres détiennent la vérité, sont par nature de
bonne foi et ne peuvent pas se tromper puisqu’ils sont le camp
auto-déclaré du bien, les représentants exclusifs du peuple, notamment des
minorités discriminées par définition, et ils veulent imposer des nouvelles
normes notamment sociétales venant de l’extérieur en effaçant celles qui
existent sous le nom de valeurs républicaines et traditions françaises de modes
de vie. Ils ont leur vision du monde et leurs solutions quelle que soit la
majorité qu’ils ne sont pas.Ils sont pour les interdictions, les poursuites
judiciaires et les taxations diverses au nom de la liberté et de la justice.Sic !
Comme je
suis retraité donc pas trop fatigué malgré mes multiples activités
bénévoles, j’ai pris avec honte des vacances car d’autres n’en prennent pas et
on nous culpabilise aussi à ce sujet. J’espère que les députés.és donneurs de
leçons sont restés dans leurs circonscriptions y compris en Seine Saint
-Denis. Qui est la Californie sans la mer selon M. Macron. Je suis allé en
Italie sur le lac de Garde où je bénéficie de l’eau et de l’air frais qui vient
des Dolomites. Avec un peu de climatisation je l’avoue car la canicule se
combat. C’est le cas de Mme Sandrine Rousseau économiste universitaire et
déconstructrice de l’homme, députée EELV de Paris qui est plus forte que Pic de
la Mirandole. Et a réponse à tout. Je
l’ai entendu sur BFM. A un paysan de Seine et Marne qui expliquait comment
il cultivait ses céréales, son maïs, ses betteraves et élevait ses bêtes
dans le cadre de la canicule, elle lui a appris comment se passer d’eau en
abandonnant la culture intensive qui certes nourrit les français mais c’est
secondaire pour elle. L’agriculteur en est resté sec, coi. Mme Rousseau a aussi
remis en place un médecin généraliste qui à titre préventif pour se prémunir
contre les fortes températures recommandait parmi tous les outils et soins, un
usage modéré de la climatisation. Mme Rousseau l’a critiqué en disant
qu’il fallait protéger d’abord la nature et que la planète était la
priorité. Qu’il y a mieux à faire que la climatisation sauf peut -être de façon
homéopathique dans les Ehpad ? S’il en avait eu un sur lui le docteur
aurait avalé son stéthoscope ! J’espère que Mme Rousseau explique à Mme Hidalgo
maire de Paris comment cultiver le sol parisien pour qu’il n’y pousse pas que
des travaux !
Je ne sais
pas si Mme Rousseau est de la famille éloignée du célèbre philosophe Jean-Jacques
Rousseau du temps inspiré des Lumières. Il prônait la liberté et soutenait que
l’homme est né bon dans l’état de nature. Cela se discute ! Qu’il faut un pacte
social avec une organisation fondée sur la loi, le peuple étant le souverain. Pour
combattre les inégalités et que la société ne corrompe pas l’homme. Qui fait
revivre la nature. J.J .Rousseau raisonnait dans l’absolu et écartait les faits
qui n’entraient pas dans sa logique. Ainsi a -t -il abandonné ses enfants alors
qu’il écrivait l’Emile ou de l’éducation. Mais il a lucidement
affirmé que « le monde de la réalité a ses limites. Le monde de
l’imagination est sans frontières ».
Mme Rousseau devrait écouter son homologue et être plus modeste. Dans ses affirmations. Et ses collègues du
même cru ou tonneau avoir plus les pieds sur terre. La politique ne sert pas à
faire passer ses marottes et ses espoirs personnels. En se faisant plaisir. Et
en qualifiant les autres de nuls, de dangereux voire d’intéressés. Elle doit régler les problèmes existants et
anticiper l’avenir. Dans la sécurité tous azimuts. Qui ne peut dépendre d’une
idéologie ou de croyances.
J’ai peu
souri à propos du droit de critiquer et de s’exprimer qui est sous liberté
surveillée par de nouveaux inquisiteurs, fixant les limites de ce qui peut être
dit ou non, que la formulation soit juste mais pas appréciée, maladroite, ou
humoristique si on peut essayer de rire de tout ce qui n’est plus juridiquement
le cas. Va -t -on vers un bracelet électronique pour les idées ? Pourquoi
se précipiter pour déposer plainte et déléguer aux médias qui se transforment
en tribunaux et font pression, et aux juges professionnels le soin de fixer la norme
ou la pensée acceptables selon le droit. Les magistrats ont leurs opinions
personnelles et des défauts et des qualités comme toute personne responsable. Mais
il appartient aux politiques d’assumer leurs responsabilités et de débattre
même âprement de sujets de fond historiques ou sociétaux, et de ne pas réclamer
avec des groupements divers sans aucune légitimité une démission sur le champ qui
ne fait pas avancer la cause ou solliciter une condamnation pénale qui ne
change rien aux opinions et qui parfois les confortent. Il faut convaincre pas stigmatiser.
Qui peut se vanter d’être parfait dans son expression et son comportement
? Qui n’a jamais fauté ? On a le droit d’avoir pensé et d’avoir évolué. Ou
d’avoir des convictions solides. Même si elles sont considérées comme ringardes
ce qui n’est pas un signe de culpabilité. Ce que l’on loue pour les uns dans
leurs diversités et parfois rejet des règles républicaines vaut pour tout le monde.
Le respect de la loi est la frontière. Personne
ne détient la vérité, seule l’égalité en droits et devoirs se revendique.
Cessons de crier au racisme et à la discrimination. Combattons -les par
l’exemple et non par la victimisation. J’essaie d’être comptable de mes actes présents
et je m’efforce de réfléchir. Le progrès n’est pas de tout accepter surtout si
c’est une minorité qui le propose. Celui qui n’est pas comme moi n’a pas
forcément tort. Mais il ne peut m’imposer ses idées et sa façon de vivre. J’ai
le droit de n’être pas d’accord. Ce qui
n’est ni une attaque ni du mépris. Il ne faut pas que la tolérance devienne le
respect pointilleux de la doxa dominante. Par essence changeante et souvent
totalitaire. Sous des prétextes vertueux. Soyons ternaire et abordons la nuance
et le doute et une expression publique débarrassée de toute menace.
Prenons de la hauteur l’air y est plus pur.
La
présomption d’innocence ne peut être à géométrie variable. Alexis de Tocqueville
au 19ème siècle dont on a retenu les principes pour la grande loi sur la presse
de 1881 avait en son temps dénoncé la tyrannie de l’individualisme et pressenti
la police de la pensée. Les imprécateurs sont de sortie et guettent.
L’exception veut devenir la règle. L’intolérance règne. Les extrêmes veulent
prendre tous les pouvoirs. Notamment celui qui est culturel et diffuse la bonne
parole. La liberté en général se dessèche. Un peu de fraicheur ferait du bien. « Le
vent se lève il faut tenter de vivre » a écrit Paul Valery. René de
Obaldia lui a répondu en soufflant dans les branches de sassafras.
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