Les arroseurs arrosés
Par Christian Fremaux avocat
honoraire
Je n’ai plus
le mode d’emploi qui me permettait de comprendre les dilemmes, les enjeux et
les paroles qui vont avec pour choisir le bon camp. Je suis ringard. Donc un
ennemi du progressisme qui serait une vertu quoiqu’il arrive.
Tout le
monde a remarqué que les mots n’avaient plus de sens voire étaient à
compréhension variable selon d’où ils venaient et à qui ils s’adressaient.
On ne sait plus qui est la victime et qui est le coupable présumé innocent même
si on a vu son geste en direct. L’état de droit est devenu un cache- sexe.
Quand il y a un acte odieux avec victimes sanglantes commis par un adulte ou un
mineur de plus en plus jeune, il ne faut pas hurler d’effroi ou avec les
loups extrémistes. Il ne faut pas donner un nom ou un prénom qui peut
stigmatiser. Il n’y a que des faits divers pas des tendances de société.
Il faut s’indigner en silence et si possible faire preuve de compassion en
ne donnant pas sa haine. Bien vu l’aveugle comme disait mon sergent pendant mon
service militaire ! Mais à force de nier la réalité, le boomerang revient
à la face des plus crédules ou militants sectaires (pléonasme) qui croient
arriver au pouvoir en reculant sur tout. Et en diluant les responsabilités.
Chacun
choisit son qualificatif dont la gravité et l’indignation sont répétitives :
inacceptable, intolérable, inadmissible, barbare, plus jamais cela... et tout
continue comme avant puisque nos courageux parlementaires visent 2027 et ne
votent aucune des mesures drastiques qui s’imposent , sous des prétextes divers
.Dont le rôle néfaste de l ’Etat et des institutions ; celui des privilégiés ; l’injustice et le
racisme à tous les étages ; la misère sociale et le déracinement puisqu’on
accueille mal ... et j’en passe. Paroles, paroles chantait Dalida. Sans
incriminer le responsable qui ne l’est plus ou moins car c’est un frustré ayant
besoin d’argent ou un déséquilibré à la santé mentale déficiente. Pour la
victime du hasard c’est définitivement terminé, bien qu’elle fût en pleine santé,
respectait la loi et toutes les contraintes collectives, ne détestait personne
et avait de la famille. Mais pas de chance.
Les minutes
de silence qui deviennent la norme ou les marches blanches systématiques
sont normales pour les victimes innocentes. Mais sont parfois assourdissantes
sinon incongrues pour les individus qui ont participé à leur propre malheur.
Même si une vie en vaut une autre. Certains devraient réfléchir avant de pouvoir
résister à leurs pulsions. Et des slogans entendus sont hallucinants de bêtise
et de mauvaise foi.
On ne sait
plus ce qu’est le bien et le mal et les grands principes républicains avec
notre devise française sont contestés. Y compris l’usage de notre langue qui
n’est pas notre monopole pour M. Mélenchon qui veut créoliser. Là les bras m’en
tombent ! Notre langue porte nos valeurs et notre culture. Elle n’est pas
un « gloubi-boulga ».
Ce n’est pas
en donnant des cours d’empathie en maternelle ou de vivre ensemble plus tard
malgré ce qui se passe dans les collèges, qu’on arrivera à éradiquer la
violence qui trouve des sources extérieures et avoir un minimum d’union sur les
valeurs. Beaucoup qui vivent en France ne l’aiment pas et tirent des balles
dans le pied. On exige toujours plus et de la repentance ce que je n’approuve
pas. Je ne sais pas jusqu’où ira l’escalade, personne ne maitrise plus rien. On
accuse pour tous les sujets. On devrait se regarder dans le miroir et se
demander si on n’a pas une part personnelle et égoïste même involontaire
de responsabilité dans l’effondrement. Sans introspection profonde il n’y aura
pas de solutions viables. Nous sommes des arroseurs-arrosés.
En matière
internationale aussi, on ne sait plus où on en est. Barbey d’Aurevilly disait
que « le bien et le mal sont une question de latitude ».
C’est un sac
de nœud généralisé partout sur la planète. Tous les belligérants
accusent leurs adversaires d’avoir violé le droit public
international sans citer un texte. Seuls les professeurs de droit
spécialisés, des diplomates et des experts militaires notamment connaissent la
matière avec les règles de la guerre ou du commerce, ou la protection des
frontières et des territoires et des civils. Les chefs d’Etat avant tout
politiques se font conseiller pour savoir qui peut faire quoi, comment et dans
quelles conditions sans risque pour eux.
On parle sur
tous les médias pour déplorer et faire des hypothèses mais ne rien dire au fond.
Les journalistes ne peuvent se mettre
dans le cerveau et à la place de ceux qui sont aux manettes. Ils informent de
ce qu’ils savent et commentent. Qui s’y connait vraiment concernant la non-prolifération
des armes nucléaires et leur éventuelle utilisation ? On fait peur. Et tout s’embrouille.
Comment
reconnaitre l’agresseur et l’agressé ? Celui qui attaque car
il protège ses intérêts ou a subi de graves préjudices et drames, et celui
qui se défend alors qu’il dénonçait en provoquant et considère qu’il a le droit
légitime de répondre, donc d’attaquer. C’est l’éternelle question de l’œuf et
de la poule. Qui a commencé ? Il y a aussi ceux qui s’invitent dans la
guerre par un soutien idéologique ou religieux sinon intéressé ou pour défendre
la démocratie en général avec ses valeurs universelles. Ou pour écarter un danger
de façon préventive. Dont un envahissement brutal.
Il faut bien
que les guerres cessent sans faire perdre la face à personne et que les
diplomates trouvent des compromis. La cour internationale de Justice qui juge
les Etats se prononcera et la Cour pénale internationale née à Rome en 1998 qui
est compétente pour les personnes de tout niveau hiérarchique soupçonnées d’être
coupables de crimes de guerre et contre l’humanité, de génocides, de guerres de
conquête, enquêtera et incarcérera s’il le faut. Le combat contre Dieu est
asymétrique mais il doit vouloir la paix c’est sa mission. Quand la
guerre est existentielle pour un Etat que l’on veut rayer de la carte, on
sait qu’il ira jusqu’au bout et que la communauté internationale devra
prendre des décisions fortes pour l’arrêter. On apprend que la guerre Israël
versus USA contre l’Iran serait quasi achevée ? Avec uniquement des
vainqueurs et aucun perdant ?
L’ordre public international d’après 1945
n’est plus. L’ONU est en coma dépassé. Les pays émergents ne veulent plus de la
domination occidentale. Les arrosés sont peut- être les futurs arroseurs.