Boum cela
peut faire mal
Par Christian Fremaux avocat
honoraire
Vu le
déficit abyssal avec les perspectives de faillite et la désignation de boucs
émissaires chacun défend ses acquis et pas l’intérêt général, c’est humain bien
que regrettable pour le collectif. C’est une partie du blocage, outre le fait
que les citoyens veulent être entendus et qu’on respecte leurs votes. On a le
sentiment que nos parlementaires actuels qui veulent conserver leurs avantages
et tous arriver au pouvoir, savent tout avec la science infuse. Mais sont
déconnectés de leurs électorats plus raisonnables qu’eux et qui n’ont pas envie
de payer une facture alourdie en supportant le désordre pour régler des
problèmes d’ego et d’ambitions. Car personne n’a la vérité unique et des
mesures miracles pour résoudre le problème de la dette-entre autres problèmes
régaliens- ou certains bénéficiaires parmi les Français ! Il va
falloir choisir entre les solutions les moins pires. Quel que soit le 1er
ministre. Et être plus cool.
On ne dit
pas merci aux jeux politiciens de nos élus qui prennent les citoyens pour des
ignares naïfs. Les chantages des uns et des autres sont pathétiques et
scandaleux. Attention au dégagisme qui balaiera les partis dits républicains
car à force de tirer sur la corde elle casse.
Et en demandant toujours plus de sacrifices aux mêmes et à ceux qui ont
été des fourmis, en criant au loup sans rien proposer de faisable concrètement,
on est viré. Les fronts républicains mariant ceux qui se détestent sont des leurres. Pour
les conséquences on appréciera. En attendant on démolit les mouvements
spontanés repris en main par de vrais pros. Il est certain que les citoyens
trouveront des solutions que la masse parlementaire rejette. La république est
en danger et ce sera une responsabilité partagée de nos excellences. Ce sera trop tard pour dire « on n’y a
pas cru ».
Je suis un boomer mais pas au sens de fêtard
comme ceux des raves- party qui se moquent de la loi et des gens, en malheur ou
non. Ce sont des égoïstes délinquants de première catégorie : leur plaisir
d’abord. D’autres pays ont choisi d’être judiciairement sévères à leur
encontre. On peut y ajouter les désobéisseurs professionnels et les casseurs
pour tout sujet. Être ferme et faire respecter les règles en général est un devoir
personnel outre une obligation de l’Etat. Et des prétendus puissants.
Je suis un
boomer classique et je connais les coupables : mes parents. Ils avaient
choisi de repeupler la France, et de travailler à la reconstruire, avec un
système de retraite qu’ils ont assumé. Je ne vais pas leur faire un procès post
mortem en leur reprochant de m’avoir fait naitre après- guerre et de devoir
assumer les conséquences de mon statut actuel. J’ai fait mon devoir : un
service militaire, puis des études pas faciles et pas payées, et travailler
beaucoup, casquer de trop, assurer les retraites de mes ainés, terminer les
guerres de décolonisation dont on nous reproche encore aujourd’hui les effets, subir
des crises graves, préparer le pays pour les actifs actuels. Eux qui se
plaignent des 35 heures et de petits salaires, de ne pas avoir suffisamment de
jours fériés ponts et viaducs et de vacances pour concilier ce qui est devenu
un dogme : vie professionnelle et vie privée avec une préférence pour celle-
ci. En pensant qu’ils n’auront pas de retraite. Et les jeunes qui viennent ?
Et la solidarité ?
La société et les états d’esprit ont évolué ce
qui explique les dialogues de sourds actuels. Personne ne veut être convaincu
par l’autre qui doit supporter ce qui ne va pas. Le séparatisme culturel sous toutes ses formes
est le début de la désunion. Et quand ça fait boom tout le monde regrette et
est ébahi. Il faut commencer par parler la même langue, avoir les
mêmes valeurs républicaines et se mettre d’accord sur un socle commun, un cap
et des objectifs au moins dans les grandes largeurs. Ce qui n’est pas accepter
un diagnostic unique qui entraine des prises de mesures décidées dans une tour
d’ivoire. Le mieux serait d’interroger officiellement les Français par un
mécanisme démocratique prévu par la constitution. Ceci souderait et les vieux
papys qui paient aussi pour leurs enfants et petits- enfants et les actifs actuels.
Il y aurait égalité dans le constat. Et la responsabilité.
Des boomers
sont réapparus eux qui ont participé activement ou par partis interposés depuis
des lustres à des découverts chroniques du budget et à l’augmentation de la dette,
pour de bonnes raisons disent- ils : cela se discute. Ainsi M. Barnier,
puis M. Bayrou qui ainsi s’auto- accuse et joue Saint Sébastien en recevant les
flèches. Avec M. Mélenchon qui persiste en faisant simple : on renverse
tout, les riches paieront, les méchants disparaitront et on verra ensuite. Ils
ont tous LA solution mais personne n’en veut. Il y a même M. Cohn-Bendit
chantre du désordre en Mai 68 qui dans les médias nous apprend comment se
calmer et être modéré. On croit au film « retour vers le futur ». M. De
Villepin entre au club. Compter sur le passé n’est pas bon signe.
Ces papy-boomers sont talonnés par des presque
sexagénaires ou un peu plus, que les médias citent pour prendre la main, tels MM.
Philippe en avance et Retailleau, avec Olivier Faure et Bernard Cazeneuve voire
M. Hollande et Mme Royal sinon Mme Le Pen. Mme Sandrine Rousseau voulait
participer mais son camp lui a demandé de ne pas insister : dommage pour le
fun ! La jeunesse éternelle veut le pouvoir ! On a écarté M. Sarkozy
qui ne demande rien et n’accable personne et M. Giscard d’Estaing ou M. Barre
voire M. Chirac sont décédés. S’il ne l’était pas M. Mitterrand nous aurait
rappelé son tournant de la rigueur en 1983 et la retraite à 60 ans. On l’a échappé bel comme boomers !
Boom est le
bruit de l’explosion qui pulvérise, éparpille et laisse des dégâts et des
victimes. Je crains que nos parlementaires actuels jouent avec le feu :
eux ou rien. Juridiquement et constitutionnellement parlant il y aura un
budget qui ne plaira à personne s’il n’y a pas des compromis. Il creusera
encore la dette et fragilisera le pays. En fracturant la nation. On le sait
mais on ne peut faire avancer les ânes qui se bloquent sur leurs pattes. Notre
démocratie se déshonore. Charles Trenet chantait « quand votre cœur fait
boum...c’est l’amour qui s’éveille... ». Il donnait l’espoir. Avant que mon
palpitant ne cède je ne veux pas partir avec l’étiquette de celui qui a failli,
qui a profité et qui laisse une situation ingérable. Je ne suis pas plus
coupable qu’un autre. Je voudrai être acquitté. Dans le cadre d’une
réconciliation nationale. Il est temps.