La justice a deux fléaux
Par Christian Fremaux avocat
honoraire
Quasiment
tous les jours on s’indigne en entendant des décisions de justice. On les
trouve laxistes ou partiales ou déconnectées de la réalité. Les tribunaux règlent les litiges individuels
sur le plan civil, avec le tribunal de commerce et les conseils de
prud’hommes pour le social, et pour les contentieux liés à la personne avec le
droit de la famille. Dans des délais malheureusement très longs et avec des décisions
aléatoires la jurisprudence étant flottante et peu prédictive. Les citoyens
pensent que les juges n’ont pas à se prononcer au nom de la France telle
qu’ils la rêvent. Au pénal on aime l’hallali sur les puissants mais on
déplore la miséricorde pour les criminels et les mineurs délinquants. Des
places de prison manquent, soyons imaginatifs trouvons d’autres lieux. Et
des contraintes.
S’ajoutent maintenant
les procédures qui touchent directement la collectivité que les préfets ou l’Etat
engagent dans l’intérêt de l’ordre public, de la sécurité et de la lutte pour que
la France reste telle qu’on l’aime. Tout en intégrant ceux qui se reconnaissent
dans les valeurs républicaines et lui apportent du bien ou leurs talents et travail.
La tragicomédie de l’influenceur algérien Doualemn
mis dans l’avion et revenu aussitôt par un autre ridiculise la France. Le
gouvernement algérien qui nous tape dessus en permanence au nom d’une
créance imprescriptible venant de la colonisation, aurait pu en profiter pour
mettre dans l’aéronef de retour l’écrivain français Boualem Sansal, toujours
détenu. C’est le tribunal administratif de Melun qui a ordonné que
l’influenceur quitte le centre de rétention malgré son passé chargé et les
actes graves qu’il appelait à commettre sur notre territoire. Et que le
préfet revoit le dossier. Et le pauvre innocent recevra 1200,00 euros, je
suppose pour lui rembourser ses frais de procédure !
Les Français avalent mal la pilule. Ce n’est
pas un camouflet pour le ministre qui a appliqué les textes avec courage mais
pour le peuple qui s’étonne qu’un juge puisse décider en son nom, ainsi. Les
droits de l’homme de 1789 doivent être compris et interprétés à l’aune de
2025 avec ses menaces et les déviations de certains. C’est une victoire
à la Pyrrhus car le ministre persiste en faisant appel. Le charmant prêcheur
donnera peut- être des leçons d’humanisme à son gouvernement de cœur en
vivant à Alger-la -blanche dans un pays
de libertés.
La sûreté et la violence légitime font partie
des droits de l’homme. La justice a deux fléaux : le glaive et la balance.
Les juges savent faire évoluer les règles prétoriennes. La jurisprudence et le
droit ne sont pas immuables.
On a appris
aussi que la cour administrative de Bordeaux enjoignait à la
mairie de Biarritz de débaptiser le quartier dit de « la négresse » depuis des lustres.
On devine que c’est pour encourager le combat antiraciste ? Le changement
va -t -il dissuader ceux qui sont visés ou les conforter ? La démocratie
oblige à entendre tous les avis.
Les citoyens
découvrent ainsi qu’il y a un tribunal spécifique qui s’occupe de dossiers
dits fondamentaux tels que l’installation à Noël de crèches surtout pas sur un
lieu public ; ou de calvaires et de statues qui sont implantés depuis des
temps immémoriaux sur des endroits non privés ce qui choque désormais quelques
individus ou minorités qui préfèrent d’autres symboles. Ou de dénominations et
références à des personnalités du passé qui n’ont pas l’heur de plaire à
certains. Comme si l’effacement d’un sujet le faisait disparaitre ! On se réjouit que les juges du tribunal administratif
submergés par des dossiers très lourds de conséquences aient le temps de faire respecter
les libertés publiques et par exemple au nom de la laïcité fassent savoir
aux habitants que leurs habitudes sont illégales, leurs paysages à restructurer
et qu’ils doivent se conformer à une culture nouvelle. Vive la justice qui
façonne les territoires et dit aux citoyens ce qu’il faut accepter ou non,
là où ils vivent. La loi peut conduire à des aberrations. L’enfer est pavé de
bons sentiments.
Les tribunaux
administratifs sont formés de hauts fonctionnaires indépendants qui jugent sans
robe noire. Le Conseil d’Etat est la juridiction suprême. La procédure est
surtout écrite et longue sauf s’il y a urgence et une menace sur une liberté. Le
citoyen peut s’attaquer notamment aux décisions de l’Etat, des établissements
publics ou des collectivités locales. Le droit des étrangers est aussi de sa
compétence.
Naturellement
je ne méconnais pas le fait que le tribunal répond en droit à des requêtes
et des demandes qui lui sont posées par des justiciables de bonne foi défendant
sans aucun mandat officiel l’intérêt général et pas du tout orientés ! Ou par
des associations sans responsabilités qui vivent de subventions publiques et
qui s’échinent à démolir les valeurs traditionnelles. Au nom de leurs croyances
et de leurs vérités appuyées sur les droits de l’homme, les grands principes
humanitaires et du vivre-ensemble ; de la lutte contre toutes les discriminations
et de la certitude que les gens s’aimeront spontanément surtout si on leur
force un peu la main. Ceux qui ne croient pas à ce prétendu progrès étant des extrémistes
voire des odieux conservateurs sectaires.
Nos impôts servent donc à combattre ce qui a
fait la France. Les juges qui ont un pouvoir d’appréciation pourraient admettre
que l’intérêt général c’est aussi ou d’abord la protection de la collectivité
tant physiquement que matériellement et spirituellement, ou l’art de vivre dans
des paysages choisis et sculptés par nos prédécesseurs. Avec de l’autorité. L’avocat
que je suis se réjouit qu’on défende les libertés individuelles et que les
pouvoirs publics soient contrôlés et ne deviennent pas Léviathan. Mais dans le
contexte actuel le citoyen que j’incarne prône la préférence pour le collectif.
Il va falloir bouger le curseur et trouver un nouvel équilibre entre
l’individu et les citoyens.
Il faut être
sans pitié judiciaire pour ceux et celles qui prêchent la haine sinon
l’élimination physique sur notre territoire ; qui sont des agents de
l ’étranger et nous minent ; qui veulent transformer la France à leurs
profits. Tout le monde doit s’y mettre : les tribunaux et les média aussi.
L’Etat doit être ferme avec l’aide des parlementaires qui doivent voter des
armes légales plus adaptées. Et suivre le peuple qui est le souverain. Sinon on
périra de nos principes. L’état de droit n’est pas un état de faiblesse et de
tolérance illimitée.
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