mercredi 25 juin 2025

Les arroseurs arrosés

 

                                               Les arroseurs arrosés

                  Par Christian Fremaux avocat honoraire

Je n’ai plus le mode d’emploi qui me permettait de comprendre les dilemmes, les enjeux et les paroles qui vont avec pour choisir le bon camp. Je suis ringard. Donc un ennemi du progressisme qui serait une vertu quoiqu’il arrive.

Tout le monde a remarqué que les mots n’avaient plus de sens voire étaient à compréhension variable selon d’où ils venaient et à qui ils s’adressaient. On ne sait plus qui est la victime et qui est le coupable présumé innocent même si on a vu son geste en direct. L’état de droit est devenu un cache- sexe. Quand il y a un acte odieux avec victimes sanglantes commis par un adulte ou un mineur de plus en plus jeune, il ne faut pas hurler d’effroi ou avec les loups extrémistes. Il ne faut pas donner un nom ou un prénom qui peut stigmatiser. Il n’y a que des faits divers pas des tendances de société. Il faut s’indigner en silence et si possible faire preuve de compassion en ne donnant pas sa haine. Bien vu l’aveugle comme disait mon sergent pendant mon service militaire ! Mais à force de nier la réalité, le boomerang revient à la face des plus crédules ou militants sectaires (pléonasme) qui croient arriver au pouvoir en reculant sur tout. Et en diluant les responsabilités.

Chacun choisit son qualificatif dont la gravité et l’indignation sont répétitives : inacceptable, intolérable, inadmissible, barbare, plus jamais cela... et tout continue comme avant puisque nos courageux parlementaires visent 2027 et ne votent aucune des mesures drastiques qui s’imposent , sous des prétextes divers .Dont le rôle néfaste de l ’Etat et des institutions ; celui  des privilégiés ; l’injustice et le racisme à tous les étages ; la misère sociale et le déracinement puisqu’on accueille mal ... et j’en passe. Paroles, paroles chantait Dalida. Sans incriminer le responsable qui ne l’est plus ou moins car c’est un frustré ayant besoin d’argent ou un déséquilibré à la santé mentale déficiente. Pour la victime du hasard c’est définitivement terminé, bien qu’elle fût en pleine santé, respectait la loi et toutes les contraintes collectives, ne détestait personne et avait de la famille. Mais pas de chance.

Les minutes de silence qui deviennent la norme ou les marches blanches systématiques sont normales pour les victimes innocentes. Mais sont parfois assourdissantes sinon incongrues pour les individus qui ont participé à leur propre malheur. Même si une vie en vaut une autre. Certains devraient réfléchir avant de pouvoir résister à leurs pulsions. Et des slogans entendus sont hallucinants de bêtise et de mauvaise foi.

On ne sait plus ce qu’est le bien et le mal et les grands principes républicains avec notre devise française sont contestés. Y compris l’usage de notre langue qui n’est pas notre monopole pour M. Mélenchon qui veut créoliser. Là les bras m’en tombent ! Notre langue porte nos valeurs et notre culture. Elle n’est pas un « gloubi-boulga ».  

Ce n’est pas en donnant des cours d’empathie en maternelle ou de vivre ensemble plus tard malgré ce qui se passe dans les collèges, qu’on arrivera à éradiquer la violence qui trouve des sources extérieures et avoir un minimum d’union sur les valeurs. Beaucoup qui vivent en France ne l’aiment pas et tirent des balles dans le pied. On exige toujours plus et de la repentance ce que je n’approuve pas. Je ne sais pas jusqu’où ira l’escalade, personne ne maitrise plus rien. On accuse pour tous les sujets. On devrait se regarder dans le miroir et se demander si on n’a pas une part personnelle et égoïste même involontaire de responsabilité dans l’effondrement. Sans introspection profonde il n’y aura pas de solutions viables. Nous sommes des arroseurs-arrosés.

En matière internationale aussi, on ne sait plus où on en est. Barbey d’Aurevilly disait que « le bien et le mal sont une question de latitude ».

C’est un sac de nœud généralisé partout sur la planète. Tous les belligérants accusent leurs adversaires d’avoir violé le droit public international sans citer un texte. Seuls les professeurs de droit spécialisés, des diplomates et des experts militaires notamment connaissent la matière avec les règles de la guerre ou du commerce, ou la protection des frontières et des territoires et des civils. Les chefs d’Etat avant tout politiques se font conseiller pour savoir qui peut faire quoi, comment et dans quelles conditions sans risque pour eux.  

On parle sur tous les médias pour déplorer et faire des hypothèses mais ne rien dire au fond.  Les journalistes ne peuvent se mettre dans le cerveau et à la place de ceux qui sont aux manettes. Ils informent de ce qu’ils savent et commentent. Qui s’y connait vraiment concernant la non-prolifération des armes nucléaires et leur éventuelle utilisation ?  On fait peur. Et tout s’embrouille.

Comment reconnaitre l’agresseur et l’agressé ? Celui qui attaque car il protège ses intérêts ou a subi de graves préjudices et drames, et celui qui se défend alors qu’il dénonçait en provoquant et considère qu’il a le droit légitime de répondre, donc d’attaquer. C’est l’éternelle question de l’œuf et de la poule. Qui a commencé ?  Il y a aussi ceux qui s’invitent dans la guerre par un soutien idéologique ou religieux sinon intéressé ou pour défendre la démocratie en général avec ses valeurs universelles. Ou pour écarter un danger de façon préventive. Dont un envahissement brutal.

Il faut bien que les guerres cessent sans faire perdre la face à personne et que les diplomates trouvent des compromis. La cour internationale de Justice qui juge les Etats se prononcera et la Cour pénale internationale née à Rome en 1998 qui est compétente pour les personnes de tout niveau hiérarchique soupçonnées d’être coupables de crimes de guerre et contre l’humanité, de génocides, de guerres de conquête, enquêtera et incarcérera s’il le faut. Le combat contre Dieu est asymétrique mais il doit vouloir la paix c’est sa mission. Quand la guerre est existentielle pour un Etat que l’on veut rayer de la carte, on sait qu’il ira jusqu’au bout et que la communauté internationale devra prendre des décisions fortes pour l’arrêter. On apprend que la guerre Israël versus USA contre l’Iran serait quasi achevée ? Avec uniquement des vainqueurs et aucun perdant ?

 L’ordre public international d’après 1945 n’est plus. L’ONU est en coma dépassé. Les pays émergents ne veulent plus de la domination occidentale. Les arrosés sont peut- être les futurs arroseurs.

 

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