C’est la rentrée
par Christian
Fremaux avocat honoraire
La rentrée est annoncée chaude alors que l’été
a été brûlant. Chacun a pris de bonnes résolutions et on va voir progressivement
qui les tient. La canicule a fatigué les esprits et les corps au- delà des
évènements dramatiques qui ont pu survenir. Tout le monde va hurler que
l’inflation n’a pas cessé ; que les fournitures scolaires sont hors de
prix ; que celui de l’énergie est insupportable. Ce qui est vrai. Et que
le gouvernement ne s’occupe que des riches. Soyons excessifs ce qui ne coûte
rien. Bien que Mme Borne ait confirmé qu’il n’y aura aucune hausse d’impôts
mis à part ce que l’exécutif ne contrôle pas directement comme la taxe foncière
ou ce qu’il ne veut pas modifier comme les taxes sur l’essence et le
diesel. Le consommateur constate que son portefeuille se vide plus rapidement
qu’avant et que si le conflit Russie-Ukraine continue à bousculer les échanges
économiques et renchérit un peu tout, le réchauffement climatique serait la
cause principale des malheurs. Nature sacrée mais piétinée par les
humains : ce sont eux les ennemis.
Heureusement
que les écologistes et les membres de LFI ainsi que les jeunes du PC ont invité
un rappeur qui va nous donner des leçons de morale, de modération et d’amour du
prochain. Je croyais que le rap détestait l’ordre établi, la société et ses
institutions et qu’aller voter n’avait pas de sens pour ces gentils citoyens
comme les autres. Ce sont les nouveaux philosophes des banlieues. Je ne
critique pas les territoires car j’ai vécu aux portes de la capitale certes à
l’ouest et je suis issu du monde rural mal vu aussi par nos élites de paris.
Nos artistes dont parfois la logique et le vocabulaire m’échappent détestent la
société tout entière qui serait raciste, discriminante volontairement et inégalitaire.
Objection votre honneur comme on ne dit pas dans nos tribunaux : c’est
faux. Qu’il y ait des actes inqualifiables, des comportements inadmissibles,
des plus égaux que d’autres soit, et les tribunaux sévissent. Mais dans notre république
l’effort et le mérite paient même si ce n’est jamais assez et on n‘est pas
victime à vie.
La liberté d’expression permet à ceux qui
vomissent nos valeurs de le dire violemment et de gagner leur vie. Car je
constate que nos rappeurs n’aiment rien sauf l’argent qui pour certains avec
leur fortune qui ne crée pas un seul emploi ou seulement quelques- uns, leur
permet de sortir de leur condition de prétendus exploités. Merci donc à
tous ces politiques modernes et soucieux de notre avenir d’avoir occupé la fin
de l’été pour notre plus grand bonheur. Aux
verts avant que leurs stars ne reprennent leurs formules wokistes et anti
-capitalistes ou anti -hommes en oubliant de faire des propositions réalistes
pour le climat sans menacer de la fin du monde. Et aux communistes : la
fête de l’humanité sera la fête à l’antisémitisme nié. Ou à nos insoumis qui
contestent tout sauf ce qu’ils suggèrent et encore car ils ne sont pas d’accord
entre eux.
Certains
veulent une VI-ème république ce qui serait la panacée. Mais on l’a déjà avec
la majorité relative des macronistes qui oblige à faire des concessions et à
trouver des alliés de circonstances selon les projets. Vive la Vème république
et ses institutions souples qui permettent comme l’ont voulu les électeurs de
proposer des réformes et de les faire voter sans qu’elles soient de droite ou
de gauche. Certes parfois en appliquant des articles abscons de la constitution,
et je ne parle pas de l’article 49. 3 que même un rappeur connait. Le débat est
devenu légalité contre légitimité ou l’inverse, la loi ou le peuple, alors
que je croyais que la loi était votée par nos parlementaires régulièrement élus
au nom du peuple français ce qui permet aux juges de rendre des
jugements et arrêts, et parfois de substituer à la volonté populaire leurs
interprétations ou désirs. Mais je polémique ce qui n’est pas le cas des idéologues
remplis de certitudes qui estiment avoir raison et être de bonne foi. L’Etat
de droit devient compliqué à saisir. Le combat continue pour les mois à
venir.
En matière
régalienne on est gâté. Le président a dit de « l’ordre, de l’ordre,
de l’ordre » en nuançant ensuite pour expliquer que l’ordre n’était pas l’Alpha
et l’Omega par et pour lui-même dans une démocratie, avis que je partage. Mais
qu’il fallait rétablir de l’autorité partout notamment dans les familles,
à l’école, et dans les territoires perdus en ce moment pour la paix et la
loi. La drogue et ses conséquences sont un fléau prioritaire à endiguer. La
légalisation du cannabis dit festif serait un appel d’air. Mais je ne suis pas
sociologue ni un spécialiste de la santé car même en mai- 68 je n’y ai pas
goûté ! Je suis ringard !
Je ne me risque pas sur le terrain des prétendues
violences policières, seulement pour dire que le comportement d’un
professionnel ou de quelques-uns ne peut rejaillir défavorablement sur les autres
qui sont tous des républicains, avec leurs origines sociales de naissance,
leurs opinions, qui font un métier en
obéissant aux ordres, et que l’on ne
peut soupçonner en permanence I Nos indignés professionnels à géométrie
variable feraient mieux de critiquer d’abord les délinquants, les désobéisseurs
divers, les violents quelle qu’en soit la raison, et ceux qui tuent pour un
profit personnel ou cassent au nom de croyances qui ne font jamais l’unanimité . Que
serait une société sans police et gendarmerie, sans médecins, sans sécurité
civile avec les pompiers, enfin sans ceux et celles qui nous aident et nous défendent
au quotidien ? J’approuve qu’on les
soutienne.
Sans
sécurité rien n’est possible et toutes les politiques de redistribution,
fraternité par le partage, développement des territoires, réinstallation des
services publics et des commerces, culture, transports car tout est lié, ne peuvent
fonctionner dans le désordre et la peur. Il faut revoir la
stratégie. Dans sa bonne cité ouvrière de Tourcoing M. Gérald Darmanin a
demandé au ministre de l’intérieur M. Darmanin Gérald d’agir au plus vite pour
que la sécurité règne, sachant que la politique zéro tolérance serait
nécessaire. J’encourage le duo qui devra être soutenu par la Justice. En y
ajoutant des solutions pour l’immigration car elle nous préoccupe tous avec un
slogan usé et jamais démontré que c’est une chance pour la France. Mais une
malchance peut- être aussi ? Rien n’est blanc ou noir. L’émotion ne fait
pas une politique publique et ce n’est pas humaniste d’accueillir n’importe qui
dans des conditions de rejet. Sachant que la démographie n’est pas favorable, que
le climat va jouer un rôle, et que dans des pays outre les guerres les putschs
militaires ne font pas augurer d’années radieuses pour les démocraties. Ayons
ceci en tête pour modérer nos débats.
C’est mon
vœu pour la rentrée que je n’espère pas pieux. Avec l’interdiction justifiée à
l’école d’habillements divers contraires à la laïcité et qui provoquent. Le
Conseil d’Etat arbitrera en droit entre un signe religieux ou qui y
ressemble et une liberté vestimentaire ostentatoirement pas à la mode chez
toutes, notamment en Iran, en Afghanistan ou ailleurs.