ORDRE PUBLIC
et LIBERTÉS INDIVIDUELLES.
Par Christian FREMAUX ;
avocat et élu local.
L’actualité
pousse à réagir car le citoyen doit se faire entendre et comprendre alors que
le système représentatif est contesté et que l’on ne croit plus dans ceux que nous avons élu, mais qui sont
légitimes, et que nous voulons participer aux prises de décision .Ce sera le
grand débat de l’élection présidentielle de 2017 : comment le citoyen peut
il être entendu et surtout écouté, et que les élus se concertent avec lui pour les décisions qui engagent l’avenir
du pays ? En attendant il faut gérer les problèmes quotidiens.
L’attentat
perpétré dans le THALYS fin août, a entraîné une nouvelle fois une polémique
sur ce qu’il faut faire ou non .M.Bernard CAZENEUVE ministre de l’intérieur a
réuni 9 collègues européens pour décider
de mesures à prendre dans les trains , en concertation avec la SNCF qui a déjà
fait des efforts en ce sens. On doit les soutenir..En premier lieu il faut une
véritable coopération concrète avec les pays voisins et tous les membres de
l’union européenne, ce qui est plus facile à décider que mettre en pratique .Il
faut sûrement revoir les accords de SCHENGEN qui prônent la libre circulation
des biens et des personnes et qui repoussent les contrôles aux frontières
externes de l’Europe. En second lieu il faut durcir notre législation interne,
et c’est là que le débat commence parfois avec rage : Le ministre propose
la fouille des bagages et des voyageurs pas systématiquement ,mais par sondage
d’abord (contrôles aléatoires et pas au faciès bien sûr) ; l’obligation de donner son identité
pour l’achat de billets (sauf pour les petits trajets tels que ceux du RER ou
des trains de banlieue sinon chaque jour ce sont des millions de voyageurs qui
seront concernés !): il suggère aussi de donner plus de pouvoirs aux
agents SNCF dans les trains outre le fait que déjà, il y a des personnels de
sécurité ici et là. Et l’on entend aussitôt les cris d’indignation de ceux qui
n’ont évidemment rien , dans aucun domaine, à se reprocher, et pour qui donner des leçons est leur
travail permanent ,avec la défense individuelle de nos libertés, comme si on
était ignorant que l’on n’osait pas protester-pour des français c’est un
comble-et qui s’offusquent que l’Etat
ose faire son devoir, à savoir protéger la société.
La SNCF ou
la RATP, et AIR France précédemment attendent en revanche que les pouvoirs
publics leur donnent les moyens légaux
d’agir et ils se réjouissent que la
sécurité des voyageurs soit renforcée.
Cette
polémique est stupide et contre-productive. Déjà lors du débat sur la loi sur
le renseignement validée par le conseil constitutionnel qui a
considéré que nos libertés individuelles(aller et venir, penser, respect de
notre vie privée…) n’étaient pas en danger en donnant aux professionnels du
contre-espionnage et de la prévention du terrorisme des moyens de lutter avec
efficacité contre l’ennemi , le même débat avait eu lieu. Personne n’entend
sacrifier ses droits et libertés individuels mais face à une réalité , à une
situation de fait exceptionnelle, face à la guerre que certains nous livre sans
foi (ou plutôt avec leur croyance dite radicale) et sans loi (nos principes et
valeurs leur sont odieux voire impies)
si nous ne prenons pas des mesures sévères et aussi dérangeantes pour
notre petit confort, nous périrons progressivement car nous donnerons des
signaux de faiblesse et pour avoir voulu l’honneur des principes et la
tolérance, nous aurons le déshonneur de n’avoir pas pris les bonnes décisions, et
subirons les effets de l’intolérance des autres .Les terroristes savent que les
démocraties ne sont pas armées car nous respectons l’état de droit, les règles
de notre justice et le débat démocratique. Quel est le risque du
terroriste ?: être capturé, être
mis en examen par un juge d’instruction en bénéficiant d’un excellent avocat
même gratuitement car commis d’office ; puis connaître nos prisons (que
certains à tort définissent comme trois étoiles : puis attendre sa
libération. ! Les victimes pour leur part, seront handicapées à vie, voire
mortes. La lutte est inégale , il est donc temps de ne pas tergiverser et
faire savoir à nos gouvernants, à travers nos maires, députés, sénateurs
responsables de tous niveaux et domaines, que nous sommes d’accord. La sécurité
est l’affaire de tous comme le prône l‘Institut National des hautes études de
la Sécurité et de la Justice qui siège à l’école militaire à Paris qui réfléchit à la sécurité intérieure du
pays et fait des propositions au gouvernement. Ordre public et libertés
individuelles sont compatibles .On peut croire en l’Homme en général-à
l’exception du tueur quelques soient ses motivations et raisons- mais on a le
devoir d’être réaliste quand on a des ennemis déclarés qu’ils viennent de
l’Etat islamique (daech), d’AL QAIDA, ou d’individus y compris …français de
naissance .Le choix est simple :
subir en respectant à la lettre nos valeurs et mourir : ou réagir quitte à
adapter nos principes de droit à la barbarie qui nous guette .Le droit doit protéger
le faible et le faible c’est le peuple ou tout individu innocent Ce qui est en
cause c’est la perpétuation de nos valeurs et notre capacité à répondre unis
collectivement
.A chaque
citoyen de prendre ses responsabilités.
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