dimanche 29 octobre 2017

Billet d’humeur sur l’air du temps : les croyances, les élites et l’argent, la politique évidemment…

Billet d’humeur sur l’air du temps : les croyances,  les élites et l’argent, la politique évidemment…
Par Christian FREMAUX avocat honoraire et élu local.
Ce sont les vacances autorisons nous de la légèreté. On ne fête plus la toussaint et la visite des cimetières qui ne m’a jamais enthousiasmé ,  car c’est ringard sûrement et cela rappelle trop pour certains l’église que je ne fréquente d’ailleurs pas. Se souvenir de ceux qui ne sont plus est suspect sauf le culte pour ceux qui témoignent de  diverses révolutions car on tuait pour la bonne cause, parait- il. On attendra donc  le 11 novembre pour commémorer  les morts pour la France ou ceux qui sont tombés en combattant le terrorisme  ou les délinquants de toute nature .Le conseil d’Etat  champion de la protection des libertés publiques-après des années de contentieux initié par la libre pensée de bretagne - vient d’ interdire de garder  une croix sur un monument  construit sur le domaine public d’une commune  qui avait voulu rendre hommage à Jean-Paul II  pape catholique,  un de ceux qui ont combattu le communisme et aider à  rendre la liberté à certains peuples . Laïcité extensive et radicale oblige . Je ne défends évidemment ni la croix, ni le croissant, ni l’étoile de David , ni autre symbole. Mais faudra- t-il décapiter le sommet de nos églises et le mont saint Michel qui incarnent  la croix ? Sans compter les cathédrales dont la dernière à paris de l’église orthodoxe.  On espère qu’il en sera de même quand  des fidèles  d’autres religions voudront faire connaitre leur croyance à tout le monde, et l’afficheront sur le domaine public, dans nos rues en particulier.  Nos libres penseurs doivent être attentifs à toute manifestation de religion sur l’espace commun, quelle soit en béton ,  en vêtements ou en psalmodie. Et surtout être tolérant s’il n’y a pas de prosélytisme. La laïcité  n’est pas faite que d’interdictions. Elle est aussi un moyen pour conserver la paix  et admettre l’histoire d’un peuple et ses racines. 
On préfère célébrer Halloween et se faire peur, fête paienne  de samain  dieu de la mort,  sorte de nouvel an  celte  en vogue chez les anglo-saxons et qui sauf erreur de ma part n’a pas une dimension spirituelle très affirmée. On mange des bonbons après avoir revêtu un masque d’horreur, ce qui ravit nos boulangers et autres vendeurs de sucreries, ainsi que les dentistes bien sûr.
 Je préfère essayer de rire autrement  dans ce monde de brutes et d’indignations pour tout et rien comme si le ciel allait nous tomber sur la tête plusieurs fois par jour. Puis l’écume disparait et reste la réalité.  L’actualité nous donne des exemples.
Je suis toujours étonné par les polémiques qui démarrent de façon tonitruante, qui durent « intensément » l’espace d’un moment plus ou moins court, mais échauffent les esprits comme s’il s’agissait d’une affaire cruciale remettant en cause notre destin  pas moins. Ainsi la tentative d’exclusion des « traîtres » -on n’a pas peur des mots-qui ont choisi de travailler et soutenir M.Macron tout en restant membre du parti  les républicains, et qui contribuent à faire voter des mesures que la droite soutient  depuis des années. Pour le militant qui est le traître ? La procédure de radiation a tourné à la pitrerie, malgré la haute qualité auto-proclamée et le souci de cohérence des dirigeants des  républicains transformés  en  juges et ne pensant pas à leurs propres intérêts, bien sûr. Quel est l’intérêt des électeurs de la droite républicaine : que les mesures  revendiquées depuis des années que les gouvernements de droite n’ont pu réaliser soient prises et que la France réussisse même si le président n’est pas  membre des républicains canal historique. Ce qui ne veut pas dire forcément approbation de tout ce que fait le chef de l’Etat qui semble avoir un vocabulaire qui ferait pâlir de dépit Nicolas Sarkozy qui a été vilipendé pour rien dans cette sémantique. Mais ce que l’on ne pardonne pas à l’un, on s’en gausse avec indulgence pour l’autre.    
Pour d’autres sujets on jette des anathèmes à la figure, on cite des noms (en faisant fi de toutes précautions, de la présomption d’innocence, et de la réalité des faits ou non). Le dénonciateur  ou la dénonciatrice ne tombons pas dans l’exclusion et respectons la parité, a bonne conscience car il ou elle  est certain de sa vérité, parce qu’il ou elle est une victime forcément sublime aurait écrit marguerite Duras,  et qu’il ou elle  se bat pour les autres. Mais les autres -moi en particulier - ne lui ont rien demandé et  ne sont intéressés que de loin souvent ou pas du tout par son malheur présumé. Autrefois on parlait de l’avant-garde du prolétariat qui éclairait le peuple tout en lui dictant sous peine de représailles des règles brutales. Aujourd’hui une poignée prétendent être les porte- paroles de l’éthique,  de l’anti racisme et de la lutte contre toutes les discriminations, en montrant  où est le bien et quelles sont  les conduites à tenir. Non merci ! comme disait Cyrano de Bergerac. Je n’ai pas besoin de nounous . J’agis selon ma conscience.
M. Bruno Le Maire  sémillant  ministre qui avait  voulu être président des républicains de droite et qui a été sèchement  battu  aux élections internes mais rattrapé au tirage par le  chef de l’Etat , est passé par convictions sans aucun doute chez M.Macron  et  vient de rétropédaler après avoir répondu qu’il ne dénonçait pas-par haine de la dénonciation qui rappelle de mauvais souvenirs - dans le milieu politique les harceleurs. Il a publié immédiatement après la bronca qu’il a suscitée une vidéo pour dire que la  dénonciation du harcèlement en politique aussi -comme félicie- s’imposait en réalité mais qu’il n’avait personne à dénoncer. Ouf ! Le politiquement correct a frappé même si la cause est juste.
Des dénonciations sont permanentes : on tape sur les élites et l’argent , bien que le niveau pour être riche descende dangereusement. Personnellement je l’avoue, ce qui devrait m’être à moitié pardonné : j’ai toujours rêvé de faire partie de l’élite et d’être riche comme un jeune footballeur brésilien ou français ou un adolescent qui a créé une start-up, ce qui m’aurait permis de ne pas payer beaucoup d’impôts voire que le trésor public m’adresse un chèque comme pour Mme Bettencourt, paix à son âme . La contribution à l’impôt est la base de la vie en société car elle permet la redistribution donc la lutte pour l’égalité. A la condition que chacun mette du sien, à son niveau, avec ses moyens. Quand c’est gratuit c’est-à-dire que l’on ne participe  pas même de façon symbolique, cela n’a plus de sens et ne responsabilise personne. Cette remarque ne plaira pas à tous puisqu’il faut faire payer les riches qu’ils le soient par leur mérite et leur travail ou non. J’assume.  Mais si je pouvais pour des raisons de droit à ne pas confondre avec la morale être exonéré d’impôts , tout en profitant de tous les services en France , de la solidarité, de la protection de l’Etat  et de mon confort, j’approuve. Personne ne paie plus que le calcul  et le montant qu’il reçoit du centre des finances publiques, il y a des limites à  la philanthropie. Je ne fais partie selon moi, que de la classe moyenne devenue supérieure parce que je suis propriétaire immobilier-merci le nouvel ISF- et j’ai toujours payé impôts et taxes sans jamais recevoir une quelconque aide publique. Je suis donc illégitime à parler justice sociale comme de n’avoir pas bénéficié d’une HLM avec un sur- loyer pourtant largement inférieur au prix du marché. Je n’ai pas su faire, et donc il est normal de me punir en me classant parmi les riches qui vont payer à leur retraite une CSG augmentée, sans bénéficier de la disparition de la taxe d’habitation.  Dura lex sed lex qu’elle soit injuste ou non.  Cela m’apprendra à avoir économisé et eu des ambitions.  M.Hollande n’aimait pas les riches c’était clair. M.Macron les adore et veut qu’ils investissent. Dans les deux cas je  suis à contre courant. Cherchez l’erreur.
Je ne suis pas non plus une élite, un grimpeur exemplaire, j’ai le vertige quand je monte trop haut y compris sur un escabeau, et je fais partie de ceux qui s’accrochent à la corde comme la corde soutient le pendu. M.Laurent Wauquiez qui est candidat à la présidence du parti les républicains est un premier de la classe, un premier de cordée dirait M.Macron qui en est un autre. Il est bardé de diplômes les plus prestigieux, appartient à l’élite intellectuelle, et se dit non héritier en politique. Il a dû oublier que c’est M.Jacques Barrot qui lui a laissé son siège de député en haute- Loire . Pourtant M.Wauquiez devant les militants de droite à  la Napoule vient de déclarer   qu’il voulait être le porte- parole  de la majorité silencieuse- ce qui nécessite une ouïe  affûtée ou un appareil  auditif  de bonne qualité - qui n’était pas entendue: « alors le peuple vote pour les extrêmes et les élites : pour faire taire le peuple on brandit l’étendard du populisme ». Mais qui sont les élites si on exclut M.Mélenchon et Mme Le Pen  et M.Wauquiez qui aime le peuple, lui ? Il a évoqué « le moule [de la pensée] forgé par les grandes écoles » (dont il est issu) .Il a dénoncé les censeurs du débat, la bien pensance de la gauche -j’ajoute de l’ultra gauche  car le parti socialiste a disparu avec ses idées d’un autre siècle -et il  a raison car les donneurs de leçons de toutes catégories  qui culpabilisent l’autre qui ne croit pas dans leurs  valeurs mais en a  des différentes, m’exaspèrent et les débats factices d’une communauté ou d’un genre me sont insupportables.  M.Wauquiez préfère la France au village global. Mais l’un n’exclut pas l’autre et on ne peut se replier sur soi en ignorant ce qui se passe ailleurs. Le brexit nous le démontre. C’est un grand tort d’avoir toujours raison comme le disait Edgar Faure. La vraie catégorie élite, celle qui éclaire sans dénoncer ou  rejeter est donc très réduite.
Il nous faut des élites entendues comme celles qui savent , réfléchissent et proposent des solutions d’intérêt général  qui ne sont pas dogmatiques. Celles autoproclamées  autour de saint -germain- des prés ou dans des pré-carrés résultant de leurs statuts sociaux  ne vivent que de leurs protections, copinages , absence de prise de risque, connaissance du système institutionnel ,renvoi d’ascenseurs, et de  l’héritage culturel. L’espoir est de proposer la même chance pour tous et de sortir par le haut. Ce n’est pas une simple question d’argent mais de moyens mis à la disposition des plus doués d’où qu’ils viennent et du bas en particulier et qui veulent s’intégrer dans la partie qui réussit, en faisant sauter les barrières d’une société codifiée et construite en silos. Le mérite comme l’effort doivent être récompensés. Et puis sortons de notre rapport conflictuel à l’argent. Le comédien Fabrice Luchini en parle au théâtre des bouffes parisiens. Il n’évoque pas les yachts, les voitures de luxe, les tableaux de maître, les propriétés improbables, les lingots…tout ce qui est vulgaire mais biens matériels détenus par les vrais riches  notamment  par des dirigeants de sociétés mondiales qui créent des fondations pour devenir mécènes.  M.Macron ne s’est pas encore attaqué à ces phénomènes de nouveaux ou anciens possédants sauf pour dénoncer la jalousie à leur encontre. Il parle d’or venant de la banque Rothschild !  M.Luchini fait parler les écrivains qui se sont exprimés sur l’argent . Il cite notamment Sacha Guitry : « si j’étais le gouvernement comme dirait ma concierge, c’est sur les signes extérieurs de feinte pauvreté que je taxerais impitoyablement les personnes qui ne dépensent par leurs revenus ». Les élites qui écrivent ont tout dit sur l’argent.
 Après Me  Raquel Garrido qui  a dû quitter son hlm alors qu’elle est une avocate pauvre selon elle  qui ne paie pas -ou ne payait  pas- ses cotisations à la caisse de retraite ou à l’ordre des avocats  tout en travaillant  chez T. Ardisson et est marié ou vit avec M.Corbière député de  la France insoumise et très proche de M.Mélenchon, une élue du même parti qui occupe légalement  une hlm de  la ville de paris de 80 m2 pour 1300 euros par mois et refuse de partir a déclaré : « je ne vais pas payer un loyer pour enrichir un propriétaire et augmenter la spéculation immobilière » (SIC) . Les étudiants ou les familles nombreuses qui louent un studio ou une chambrette pour à peu près le même prix apprécieront.  Vivement que M.Hulot qui protège les espèces rares  s’intéresse  à ces catégories de politiques qui se sentent discriminés !
Que ces polémiques démagogiques cessent et que l’on s’attaque à la réalité des dossiers. Une société apaisée doit rassembler tout le monde.  Dans une équipe de foot pour que l’avant- centre et les ailiers soient efficaces, la défense doit être solide, et les milieux de terrain remonter inlassablement la balle pour la passer dans les meilleures conditions possibles à ceux qui ont le talent de marquer les buts. C’est cela une nation.



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