mercredi 5 octobre 2016

BILLET D'HUMEUR OU DES PROPOS SANS IMPORTANCE

Billet d’humeur ou des propos sans importance
Par Christian FREMAUX avocat honoraire et élu local
Trop d’information en continu tue la réflexion et on ne sait plus quoi penser. L’urgence est partout  et il n’y a plus que des polémiques pour tout et rien y compris sur ce dont on se moque. J’ai donc la tête vide car tout se mélange, ce qui n’étonnera pas d’ailleurs ceux qui me connaissent, car en bon citoyen j’écoute, regarde, compare pour essayer de me faire une idée juste des faits qui sont rapportés, ne pas porter de jugement à l’emporte pièce , et être équitable sans désigner les boucs émissaires que l’on me suggère, dire du mal de l’adversaire qui n’a pas forcément tort , et ne pas voir les choses de façon binaire , en bien ou en mal selon le camp où l’on se trouve .C’est  un effort pour moi car la tolérance n’est pas spontanée, la compassion non plus, et il est plus facile de céder à la pensée unique  que d’avoir une opinion personnelle et de l’exprimer. On ne parle plus que de politique, de la bataille des égos entre candidats ,  et malheureusement pas du fond sauf pour caricaturer le programme de l’autre, surtout s’il est dans le même parti ou partage globalement les mêmes tendances. On entend surtout des commentaires de ce qu’il aurait fallu faire, ou faudra réaliser de la part  en particulier et sans vergogne, de ceux qui ont participé au pouvoir actuel ou passé, ce qui ne laisse pas de surprendre car on aurait préféré des actes. Personne n’est responsable de rien et on va demander à l’électeur d’avoir la mémoire courte-ce qui lui arrive- pour ne retenir que ce qui est promis pour l’avenir, chacun ayant des solutions sinon miracles du moins intéressantes…sur le papier. Comment hiérarchiser les priorités sur le plan intérieur en faisant le tri entre ce qui est important et ce qui est futile, entre ce qui déterminera l’avenir du pays et sa réussite globale, en choisissant telle politique plutôt qu’une autre et  celui ou celle qui va la conduire,   tout en sachant  qu’à ALEP on massacre et on bombarde les hôpitaux et que d’autres pays sont à feu et à sang, où la démocratie n’existe pas mais où les dictatures ou des pouvoirs autoritaires arrivés au pouvoir par des élections étranges étranglent  des populations. En France nous devrions être plus apaisés et relativiser nos revendications.
Abordons cependant ce qui m’a frappé, par des choix qui sont partiels et partiaux.
Sera ce Mme CLINTON qui nous renvoie à son mari Bill et Monica, ou l’extravagant M.TRUMP dont son prénom Donald nous rappelle mickey, qui sera le futur président de la première puissance au monde ? Les médias en général et les  élites françaises  ont choisi Madame CLINTON car le Donald est , pour eux, populiste, menteur, incapable et je passe d’autres qualificatifs plus durs , et enfin  milliardaire ce qui en France est mal vu car on n’aime pas la finance … des autres bien sûr. Sauf qu’une partie du peuple américain semble entendre le discours du candidat encore du camp républicain. Je ne me prononce ni pour l’un ni pour l’autre- l’Amérique appartient aux américains selon la doctrine de M.MONROE en 1823- mais je crois qu’il faut un peu de retenue et de modestie : si M.TRUMP est élu la France cessera- t -elle toute relation avec les USA ?.
En France   la question essentielle est de savoir qui sera le président élu en Mai 2017. Qui va gagner les primaires à droite ou à gauche, chez les écologistes aussi, sans compter ceux qui ont décidé de se présenter sans passer par une case primaire, ce qui fait gagner du temps, ou qui sont révolutionnaires ou qui ne représentent qu’eux-mêmes. Il faut avoir la tête enflée et une surestimation de soi, pour croire qu’avoir été parlementaire ou ministre- surtout quand on connait leur mode de désignation pour ces derniers- est suffisant pour devenir chef de  l’Etat. L’élection n’est pas un concours de beauté .Il faut avoir fait ses preuves et proposer au moins un programme même si les électeurs sont revenus de toutes les promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, et savent que tout ne sera pas possible car il faut prendre l’argent dans leurs poches qui sont assez percées par les prélèvements déjà intervenus, les gâchis, les dépenses publiques qui croissent sans vraies réformes structurelles et les avantages que certains ont. Mais d’autres  jouent franc jeu, c’est rafraichissant mais aussi inquiétant. L’énigmatique et sémillant M.MACRON –symbole de l’énarchie et de l’argent,- ministre ayant pris ses jambes à son cou, l’avoue simplement : il n’a pas de programme, il n’est ni de droite ni de gauche. Comme l’aurait dit l’ancien ministre M. Michel  JOBERT, M.MACRON est « d’ailleurs », et on ne sait pas non plus s‘il sera candidat. Et on en parle sérieusement tous les jours : c’est à ne rien y comprendre.
Je n’évoque que pour mémoire les élections en Autriche où un candidat dit d’extrême droite est proche du pouvoir ; en Espagne où M .RAJOY essaie de constituer un gouvernement ; en Allemagne où l’on s’interroge pour savoir si Mme MERKEL sera reconduite ; en Angleterre où Mme MAY a confirmé le brexit… 2017 sera l’année de tous les dangers ou espoirs , dans le cadre européen qui a montré ses limites et a besoin d’être revu pour définir ses pouvoirs qui ne doivent pas empiéter sur  les compétences nationales, pour élaborer une politique de sécurité face au terrorisme, et  une politique concernant les migrants en révisant les accords de SCHENGEN notamment.
Notre élection présidentielle devra tenir compte aussi du contexte international  , européen en priorité.
Sur le plan justice on est gâté. Le procès de M.CAHUZAC  dont le nez s’allonge comme Pinocchio à chaque fois qu’il parle- mais chacun se défend comme il le souhaite et M. Cahuzac a d’excellents avocats- a révélé des  pratiques étonnantes. Je crains pour lui que les juges n’apprécient pas en droit bien sûr, puis en équité qu’à ce niveau politique le plus haut (ministre) on ne prenne pas ses responsabilités même si faute avouée est –parait il- à moitié pardonnée ?  ou simplement un tout petit peu pardonnée, ou pas du tout selon l’adage « n’avoue jamais » ! Pendant ce temps là M. Salah ABELSLAM l’un des terroristes du bataclan, soit refusait de sortir de prison pour ne pas voir le juge d’instruction, soit mettait en avant son droit au silence qui fait partie des droits de la défense. Monsieur n’a rien à dire et il oppose son mutisme à la soif de vérité. Les victimes trépignent, s’indignent, s’étouffent de fureur car on veut savoir pourquoi cet attentat, comment, avec qui…IL y a du  mépris qui s’ajoute à la douleur. M.ABDESLAM a obtenu l’aide juridictionnelle car il n’avait pas les moyens (SIC) de se payer un bon avocat. Il en a un excellent qui j’en suis certain ne partage évidemment pas ce que son client a fait et revendique ,mais qui le défend pour que ses droits soient respectés. C’est à l’honneur de cet avocat, même si l’on déteste son client.
M.COPE est le bénéficiaire de la justice dans l’affaire BYGMALION. Il est décomplexé même si je ne l’ai jamais trouvé complexé, et il veut retrouver son honneur. Il a raison judiciairement parlant, même si on peut s’étonner que le patron de l’UMP n’ait pas vu les millions défiler et les caisses se vider. Il ne faut quand même pas en ajouter des tonnes et accabler ses petits camarades, d’autant plus que son collaborateur M.LAVRILLEUX –qui reste élu député européen à ce jour-(comme le député qui avait une phobie administrative l’empêchant de payer impôts et dettes diverses !) tire à vue, ce qui ne l’exonère pas de ses propres responsabilité .Gardez moi de mes amis je me charge de mes ennemis. La formule marche toujours. M.BUISSON l’enregistreur clandestin des propos du président SARKOZY qui lui a fait gagner beaucoup d’argent (à M.BUISSON) a sorti un livre pour dire du mal de son mentor : c’est élégant ! Si c’est aussi cela la politique comment s’étonner que les français s’en détournent, ne veulent plus aller voter, ou se dirigent vers les extrêmes, qui, portés au pouvoir ne feraient pas mieux, malheureusement mais je diffame par avance, que les autres selon moi en matière d’honnêteté, morale, modestie, intérêts privés à ne pas confondre avec les recettes publiques… On a déjà des exemples, en cours d’instruction judiciaire.
On disserte, suppute, forme des hypothèses tous les jours sur ce qui adviendra en mai 2017. Patientons et parlons aussi des vrais problèmes ceux du quotidien ; fallait il sauver le site d’Alstom à Belfort –ce dont je me réjouis pour les salariés – en commandant des TGV très chers qui vont rouler comme des escargots. ? Quelle stratégie industrielle globale avons-nous ? Et en matière de sécurité que faisons -nous ?. La justice en faillite, la sauvons nous ?. Et la prison où sont les jeunes radicalisés, à quoi sert- elle, y en a-t-il suffisamment (on sait que non) ? Et le chômage : va-t-il être amélioré par la loi attribuée à Mme EL KHOMRI mais a priori écrite par la CFDT ? La CGT va- t-elle continuer son opposition avec grèves et manifestations ? Les casseurs se tiennent prêts à défiler, eux aussi. Et les migrants à CALAIS comment allons nous résoudre le problème ? Va-t-on forcer des communes et leurs habitants en envoyant les CRS, à accueillir ceux qu’ils ne veulent pas : où est la solidarité, la fraternité, sachant que des citoyens français sont démunis et en détresse. Comment concilier les droits des uns et des autres et faire preuve d’humanisme ?.Et nos valeurs républicaines-celles qui ont fondé la nation- ne faut il pas les revisiter pour les rendre plus fortes et compréhensibles pour tous. La laïcité par exemple est une liberté et pas un obstacle pour exercer son culte, dans la sphère privée. Encore faut- il le faire comprendre... Les questions essentielles sont innombrables et il faut y répondre. On ne peut pas attendre Mai 2017 pour savoir qui sera le capitaine et quel vent et cap il va choisir, tout en demandant l’union de tous les marins derrière lui.
Tel est l’état de mes modestes réflexions à ce jour. Je peux critiquer , me moquer, car je ne suis candidat à rien. Je n’ai pas longtemps hésité. Malgré toutes les qualités que je m’auto-attribue, j’ai décidé de ne pas être candidat à la présidence de la république. Le sondage dans ma famille était pourtant favorable. Mais la politique est une chose trop sérieuse-car elle engage notre avenir et nos intérêts privés et collectifs- pour la laisser à n’importe qui. J’espère que je serai imité et que les débats futurs seront dignes, responsables et  sérieux. C’est un vœu certainement pieux, mais je veux y croire.




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