Billet d’humeur ou des propos sans
importance
Par Christian FREMAUX avocat
honoraire et élu local
Trop
d’information en continu tue la réflexion et on ne sait plus quoi penser.
L’urgence est partout et il n’y a plus
que des polémiques pour tout et rien y compris sur ce dont on se moque. J’ai
donc la tête vide car tout se mélange, ce qui n’étonnera pas d’ailleurs ceux
qui me connaissent, car en bon citoyen j’écoute, regarde, compare pour essayer
de me faire une idée juste des faits qui sont rapportés, ne pas porter de
jugement à l’emporte pièce , et être équitable sans désigner les boucs
émissaires que l’on me suggère, dire du mal de l’adversaire qui n’a pas
forcément tort , et ne pas voir les choses de façon binaire , en bien ou en mal
selon le camp où l’on se trouve .C’est un effort pour moi car la tolérance n’est pas
spontanée, la compassion non plus, et il est plus facile de céder à la pensée
unique que d’avoir une opinion
personnelle et de l’exprimer. On ne parle plus que de politique, de la bataille
des égos entre candidats , et
malheureusement pas du fond sauf pour caricaturer le programme de l’autre,
surtout s’il est dans le même parti ou partage globalement les mêmes tendances.
On entend surtout des commentaires de ce qu’il aurait fallu faire, ou faudra
réaliser de la part en particulier et
sans vergogne, de ceux qui ont participé au pouvoir actuel ou passé, ce qui ne
laisse pas de surprendre car on aurait préféré des actes. Personne n’est
responsable de rien et on va demander à l’électeur d’avoir la mémoire courte-ce
qui lui arrive- pour ne retenir que ce qui est promis pour l’avenir, chacun
ayant des solutions sinon miracles du moins intéressantes…sur le papier.
Comment hiérarchiser les priorités sur le plan intérieur en faisant le tri
entre ce qui est important et ce qui est futile, entre ce qui déterminera
l’avenir du pays et sa réussite globale, en choisissant telle politique plutôt
qu’une autre et celui ou celle qui va la
conduire, tout en sachant qu’à ALEP on massacre et on bombarde les hôpitaux
et que d’autres pays sont à feu et à sang, où la démocratie n’existe pas mais
où les dictatures ou des pouvoirs autoritaires arrivés au pouvoir par des
élections étranges étranglent des
populations. En France nous devrions être plus apaisés et relativiser nos
revendications.
Abordons
cependant ce qui m’a frappé, par des choix qui sont partiels et partiaux.
Sera ce Mme
CLINTON qui nous renvoie à son mari Bill et Monica, ou l’extravagant M.TRUMP
dont son prénom Donald nous rappelle mickey, qui sera le futur président de la
première puissance au monde ? Les médias en général et les élites françaises ont choisi Madame CLINTON car le Donald est ,
pour eux, populiste, menteur, incapable et je passe d’autres qualificatifs plus
durs , et enfin milliardaire ce qui en
France est mal vu car on n’aime pas la finance … des autres bien sûr. Sauf
qu’une partie du peuple américain semble entendre le discours du candidat
encore du camp républicain. Je ne me prononce ni pour l’un ni pour l’autre-
l’Amérique appartient aux américains selon la doctrine de M.MONROE en 1823-
mais je crois qu’il faut un peu de retenue et de modestie : si M.TRUMP est
élu la France cessera- t -elle toute relation avec les USA ?.
En
France la question essentielle est de
savoir qui sera le président élu en Mai 2017. Qui va gagner les primaires à
droite ou à gauche, chez les écologistes aussi, sans compter ceux qui ont
décidé de se présenter sans passer par une case primaire, ce qui fait gagner du
temps, ou qui sont révolutionnaires ou qui ne représentent qu’eux-mêmes. Il
faut avoir la tête enflée et une surestimation de soi, pour croire qu’avoir été
parlementaire ou ministre- surtout quand on connait leur mode de désignation
pour ces derniers- est suffisant pour devenir chef de l’Etat. L’élection n’est pas un concours de
beauté .Il faut avoir fait ses preuves et proposer au moins un programme même
si les électeurs sont revenus de toutes les promesses qui n’engagent que ceux
qui y croient, et savent que tout ne sera pas possible car il faut prendre
l’argent dans leurs poches qui sont assez percées par les prélèvements déjà
intervenus, les gâchis, les dépenses publiques qui croissent sans vraies
réformes structurelles et les avantages que certains ont. Mais d’autres jouent franc jeu, c’est rafraichissant mais
aussi inquiétant. L’énigmatique et sémillant M.MACRON –symbole de l’énarchie et
de l’argent,- ministre ayant pris ses jambes à son cou, l’avoue
simplement : il n’a pas de programme, il n’est ni de droite ni de gauche.
Comme l’aurait dit l’ancien ministre M. Michel JOBERT, M.MACRON est « d’ailleurs »,
et on ne sait pas non plus s‘il sera candidat. Et on en parle sérieusement tous
les jours : c’est à ne rien y comprendre.
Je n’évoque
que pour mémoire les élections en Autriche où un candidat dit d’extrême droite
est proche du pouvoir ; en Espagne où M .RAJOY essaie de constituer
un gouvernement ; en Allemagne où l’on s’interroge pour savoir si Mme
MERKEL sera reconduite ; en Angleterre où Mme MAY a confirmé le brexit…
2017 sera l’année de tous les dangers ou espoirs , dans le cadre européen qui a
montré ses limites et a besoin d’être revu pour définir ses pouvoirs qui ne
doivent pas empiéter sur les compétences nationales, pour élaborer une politique de
sécurité face au terrorisme, et une
politique concernant les migrants en révisant les accords de SCHENGEN
notamment.
Notre
élection présidentielle devra tenir compte aussi du contexte international , européen en priorité.
Sur le plan
justice on est gâté. Le procès de M.CAHUZAC
dont le nez s’allonge comme Pinocchio à chaque fois qu’il parle- mais
chacun se défend comme il le souhaite et M. Cahuzac a d’excellents avocats- a
révélé des pratiques étonnantes. Je
crains pour lui que les juges n’apprécient pas en droit bien sûr, puis en
équité qu’à ce niveau politique le plus haut (ministre) on ne prenne pas ses
responsabilités même si faute avouée est –parait il- à moitié
pardonnée ? ou simplement un tout
petit peu pardonnée, ou pas du tout selon l’adage « n’avoue
jamais » ! Pendant ce temps là M. Salah ABELSLAM l’un des terroristes
du bataclan, soit refusait de sortir de prison pour ne pas voir le juge d’instruction,
soit mettait en avant son droit au silence qui fait partie des droits de la
défense. Monsieur n’a rien à dire et il oppose son mutisme à la soif de vérité.
Les victimes trépignent, s’indignent, s’étouffent de fureur car on veut savoir
pourquoi cet attentat, comment, avec qui…IL y a du mépris qui s’ajoute à la douleur. M.ABDESLAM
a obtenu l’aide juridictionnelle car il n’avait pas les moyens (SIC) de se
payer un bon avocat. Il en a un excellent qui j’en suis certain ne partage
évidemment pas ce que son client a fait et revendique ,mais qui le défend pour
que ses droits soient respectés. C’est à l’honneur de cet avocat, même si l’on
déteste son client.
M.COPE est
le bénéficiaire de la justice dans l’affaire BYGMALION. Il est décomplexé même
si je ne l’ai jamais trouvé complexé, et il veut retrouver son honneur. Il a
raison judiciairement parlant, même si on peut s’étonner que le patron de l’UMP
n’ait pas vu les millions défiler et les caisses se vider. Il ne faut quand
même pas en ajouter des tonnes et accabler ses petits camarades, d’autant plus
que son collaborateur M.LAVRILLEUX –qui reste élu député européen à ce
jour-(comme le député qui avait une phobie administrative l’empêchant de payer
impôts et dettes diverses !) tire à vue, ce qui ne l’exonère pas de ses
propres responsabilité .Gardez moi de mes amis je me charge de mes ennemis. La
formule marche toujours. M.BUISSON l’enregistreur clandestin des propos du
président SARKOZY qui lui a fait gagner beaucoup d’argent (à M.BUISSON) a sorti
un livre pour dire du mal de son mentor : c’est élégant ! Si c’est
aussi cela la politique comment s’étonner que les français s’en détournent, ne
veulent plus aller voter, ou se dirigent vers les extrêmes, qui, portés au
pouvoir ne feraient pas mieux, malheureusement mais je diffame par avance, que
les autres selon moi en matière d’honnêteté, morale, modestie, intérêts privés
à ne pas confondre avec les recettes publiques… On a déjà des exemples, en
cours d’instruction judiciaire.
On disserte,
suppute, forme des hypothèses tous les jours sur ce qui adviendra en mai 2017.
Patientons et parlons aussi des vrais problèmes ceux du quotidien ;
fallait il sauver le site d’Alstom à Belfort –ce dont je me réjouis pour les
salariés – en commandant des TGV très chers qui vont rouler comme des
escargots. ? Quelle stratégie industrielle globale avons-nous ? Et en
matière de sécurité que faisons -nous ?. La justice en faillite, la
sauvons nous ?. Et la prison où sont les jeunes radicalisés, à quoi sert-
elle, y en a-t-il suffisamment (on sait que non) ? Et le chômage :
va-t-il être amélioré par la loi attribuée à Mme EL KHOMRI mais a priori écrite
par la CFDT ? La CGT va- t-elle continuer son opposition avec grèves et
manifestations ? Les casseurs se tiennent prêts à défiler, eux aussi. Et
les migrants à CALAIS comment allons nous résoudre le problème ? Va-t-on
forcer des communes et leurs habitants en envoyant les CRS, à accueillir ceux
qu’ils ne veulent pas : où est la solidarité, la fraternité, sachant que
des citoyens français sont démunis et en détresse. Comment concilier les droits
des uns et des autres et faire preuve d’humanisme ?.Et nos valeurs
républicaines-celles qui ont fondé la nation- ne faut il pas les revisiter pour
les rendre plus fortes et compréhensibles pour tous. La laïcité par exemple est
une liberté et pas un obstacle pour exercer son culte, dans la sphère privée.
Encore faut- il le faire comprendre... Les questions essentielles sont
innombrables et il faut y répondre. On ne peut pas attendre Mai 2017 pour savoir
qui sera le capitaine et quel vent et cap il va choisir, tout en demandant
l’union de tous les marins derrière lui.
Tel est
l’état de mes modestes réflexions à ce jour. Je peux critiquer , me moquer, car
je ne suis candidat à rien. Je n’ai pas longtemps hésité. Malgré toutes les
qualités que je m’auto-attribue, j’ai décidé de ne pas être candidat à la
présidence de la république. Le sondage dans ma famille était pourtant
favorable. Mais la politique est une chose trop sérieuse-car elle engage notre
avenir et nos intérêts privés et collectifs- pour la laisser à n’importe qui.
J’espère que je serai imité et que les débats futurs seront dignes,
responsables et sérieux. C’est un vœu
certainement pieux, mais je veux y croire.
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