Peut-on
encore parler de l’état de droit ?
Par Christian
Fremaux avocat honoraire
Schématiquement
car cela se discute comme tout désormais et des dictatures se baptisent démocraties,
on définit l’état de droit comme une nation qui a une Constitution texte suprême
et indépassable, des institutions avec la séparation des pouvoirs, une justice
indépendante et des élections libres. Ce n’est pas l’Etat celui qui exerce
les pouvoirs publics en gérant et en dépensant à perte, et qui devenu
obèse ne voit plus le bout de ses pieds. Il n’a aucun droit personnel ni
raison par principe.
Le souverain
est le peuple- l’Etat c’est nous- et on doit non seulement l’entendre mais
gouverner selon ses directives. Pas comme en 2005 où par référendum le peuple
a jeté par la fenêtre le projet concernant l’Europe. En 2008 les politiques réunis
en congrès on réintroduit par la porte avec un bras d’honneur le quasi même texte
sur Maastricht que celui que les citoyens n’avaient pas voulu. Ce fut le début
de la méfiance entre les citoyens et les prétendues élites. On en voit le
résultat en 2025 : puisque c’est la chienlit allons y à fond ! La
dissolution a complexifié.
D’autant
plus que nos politiciens en s’insultant vont à la soupe électorale et travaillent
dans leurs intérêts pour conquérir le pouvoir. Sans globalement se remettre en
cause. Et en trouvant des boucs émissaires chez les autres, les riches
notamment ou ceux qui ont un petit patrimoine ou de l’épargne. Qui votent et
respectent l’ordre public. Des ploucs, quoi ! Comme si nos parlementaires
champions du concours Lépine de la bêtise de mauvaise foi, avaient la science
infuse et que leurs solutions feront des miracles. On prend le citoyen pour un
ignare crédule : les élus devraient se méfier de ne pas prendre le
coup de pied de l’âne. Il appartient aux citoyens d’être plus
raisonnables que leurs élus sectaires. Et de voter utile. En donnant une
majorité fiable.
La
définition classique de l’état de droit est la théorie tout le monde le voit, car
le peuple a été confisqué par de prétendus élites relayées par des médias qui sont
« neutres » cela va de soi ! Surtout le service public payé par nos impôts
qui sait ce qu’il faut faire même si le peuple rechigne. D’autant plus que
quand on parle de peuple on constate que celui-ci n’est plus homogène, puisque
on a saboté toutes nos valeurs républicaines universelles ; qu’il y a
des clans qui font pression, des communautés, des groupes illégaux qui s’en
mêlent. En exigeant des droits. C’est un peuple fracturé qui ne suit que ses
émotions. Alors que la loi est censée refléter la volonté générale.
La légalité
est devenue une option en France, on la suit si on veut. Elle est
secondaire.
La France
s’est transformée en un melting-pot comme dirait M. Trump champion de ne
pas suivre la légalité et faire fuir les juges ou ceux qui lui résistent. L’état
de droit dont on se gargarise pour avoir satisfaction est moribond. La loi est acceptable
si elle va dans votre sens. La justice fonctionne si vous gagnez ou si votre
idéologie triomphe : comme privilégier le délinquant puisque la société
est coupable et bannir la prison au détriment des victimes. Sinon c’est de
l’autoritarisme et de la partialité sans cœur, donc d’extrême droite,
raisonnons court. Prenons des cas que je choisis arbitrairement.
Avec le débat
sur la Palestine on est dans la provocation. Malgré les interdictions des préfets
validées par les tribunaux administratifs, des maires persistent à afficher le
drapeau palestinien au fronton de leurs mairies. Pas l’Israélien. Uniquement le
palestinien au prétexte qu’il faut être solidaire contre un génocide en
cours ou avéré ? En oubliant les
massacres et le chantage du Hamas et le pogrom du 7 octobre. Et le fait
contrairement au drapeau ukrainien, que le drapeau palestinien regroupe toutes
les luttes y compris du genre ! au-delà de la défense de la population de Gaza.
Or les
maires sont élus par tous les électeurs de la commune même ceux qui ne soutiennent
pas un mouvement terroriste. Ils sont surtout officiers de police
judicaire : ils ont des missions déléguées par l’Etat qui doit être
absolument neutre. Certains se moquent du ministre, des préfets, et des
tribunaux. Car ils sont maîtres sur leurs territoires, disent-ils. Vont- ils être
sanctionnés ? Je fais le pari que non ou que ce sera en s’excusant avec un
minuscule rappel à la loi. M. Ménard maire de Béziers qui avait refusé de marier
un étranger sous OQTF est lui poursuivi devant le tribunal correctionnel. Que
déduire ?
On se
gargarise de l’état de droit qui - par avance- interdirait un référendum sur
l’immigration. Ce ne serait pas compatible avec la constitution et le conseil
constitutionnel le retoquerait comme il a rejeté la loi augmentant les délais
de rétention des délinquants les plus dangereux. Alors que le parlement l’avait
votée. Après débats. L’avis subjectif de 9 juges nommés et inamovibles fait la loi du pays. Notons que je suis pour des
arbitres impartiaux car une démocratie ne peut vivre qu’avec une justice forte
et insoupçonnable. Mais responsable et rendant des comptes.
La loi votée
de M. Duplomb concernant les pesticides fait l’objet d’une pétition des verts
signée par deux millions de citoyens pour qu’on la revoie. Il parait que
la pétition sur l’immigration lancée par M .de Villiers qui frôle les deux
millions de signataires n’a pas à être examinée car elle ne serait pas
régulière et peut cliver en stigmatisant des individus ? Y-a-y-il deux
poids et deux mesures ? Il y a des sujets qui dérangent.
Des magistrats en exercice font savoir qu’ils
n’appliqueront pas telle loi existante ou la videront de ses objectifs et par
avance récusent un texte en préparation car cette législation leur parait liberticide.
Qui donc défend l’intérêt général, et tous les magistrats jugent-ils encore au
nom du peuple français, lequel d’ailleurs ? Dont les opinions sont
connues sondages après sondages et votes après votes. Les élites n'ont pas à
décréter ce que les citoyens devraient vouloir et approuver. Je suis leur chef
donc je les suis. Interroger par les urnes les citoyens c’est démocratique. Ce serait la loi.
Bien que non
formellement inscrit dans la Constitution mais c’est un usage le président de
la République a seul un domaine réservé. Ainsi veut -il faire naitre l’Etat
de Palestine, a priori sans vraies conditions ? Et donner des milliards à l’Ukraine
alors que l’on cherche des sous à économiser. En cas de désordre inouï et de blocage
du pays et des institutions l’article 16 de la Constitution serait -il activé ?
A tirer sur la corde elle casse. Serait- ce encore l’état de droit ?
Une vraie analyse qui pose toute l'incertitude d'une Nation dont nul ne sait si elle respecte les principes dans toute leur plénitude qui la fonde.
RépondreSupprimerNe révèle-t-elle pas la nécessité d'un réformisme pour adapter nos textes à des évolutions de notre société à commencer par la pleine mesure de réseaux sociaux si polluants ?