vendredi 19 novembre 2021

L'ère des co-.

 

                                         L’ère des co-.

              Par Christian Fremaux avocat honoraire.

On a pris l’habitude de vivre avec des co-. sans oublier le fameux .co-m qui se perd dans la  co-mmunication. On ne cesse de parler de co-location pour le logement des jeunes ; de co-voiturage pour limiter la pollution ; de co-working pour l’organisation du travail ; de co-mmunautés pour dénoncer le séparatisme ; de co-production de sécurité en matière de délinquance ; de co-existence de cultures, d’identités ; de co-développement avec les pays qui en ont besoin… Chacun ajoutera son propre co-.

Les sondages nous disent que la France s’est droitisée, mais qu’en même temps M. Macron qui n’est ni de droite ni de gauche ni d’ailleurs a de grandes chances d’être réélu. Attendons cependant le sondage réel à savoir le verdict des urnes en milieu avril 2022, le 1er avril et ses blagues étant passé. En matière politique va-t-on vers la co-habitation avec un président de la république de nulle part qui devrait composer avec une majorité parlementaire qui n’est pas la sienne ? Ce serait co-casse.

Les français vont choisir car ils ne se laissent pas abuser par les belles déclarations des candidats avérés ou virtuels à ce jour et ils ont de l’expérience en matière de combinaisons et de la mémoire. Ceux que je rencontre car je ne parle pas au nom du peuple comme prétendent le faire certaines élites auto-proclamées, sont fatigués des polémiques, de la violence, des indignations permanentes, et ils ont perdu confiance dans les décideurs publics. Ils ne se laisseront pas impressionner par tous ceux qui veulent leur donner mauvaise conscience avec le wokisme venant des universités américaines, le féminisme outrancier, la repentance pour tout et rien à propos de l’histoire de la France, avec le prétendu progrès au bénéfice de toutes petites minorités alors que les problèmes de fond qui intéressent la majorité des citoyens ne sont pas réglés.  Dans leur vie de tous les jours ils se confrontent à du concret, à leurs budgets, à leur environnement, à leur travail, à leur famille : on est loin des donneurs de leçons.  Ils veulent une nation apaisée, pas en burn-out et énervée, et être en tranquillité avec leurs traditions et art de vivre.

La cohabitation désigne la fréquentation institutionnelle entre le chef de l’Etat et un chef de gouvernement issu de la majorité parlementaire et qui sont antagonistes dans les idées, dans les projets, dans la pratique du pouvoir. Cela peut conduire à des blocages. On se rappelle du duo François Mitterrand-Jacques Chirac. La Constitution de la Vème République permet de partager le pouvoir exécutif par ses articles 5, 20 et 21. Des spécialistes estiment que c’était alors le septennat, et que puisque désormais nous sommes en quinquennat une co-habitation n’est pas envisageable car les électeurs ont toujours donné une majorité parlementaire au président de la république élu. On a cependant connu des majorités faibles ou frondeuses dont une récente qui a empêché un président de se représenter. Et si les pronostics étaient déjoués puisqu’en politique il ne faut rien exclure, les ambitions des uns ne s’opposant pas à des revirements sur l’aile des autres, dans l’intérêt général cela va de soi ?

Il se dit dans les cercles autorisés dont je ne fais pas partie,  que les français ne seraient pas hostiles à un gouvernement d’unité nationale en prenant les meilleurs dans chaque camp, pour  mettre en œuvre enfin les réformes tant annoncées comme rétablir l’autorité et l’ordre avec une justice qui joue son rôle et prendre les mesures qui s’imposent dans le domaine économique et social dont celui de la fin du mois - il y a déjà des multitudes de rapports qui pointent ce qu’il faut faire - et lutter contre toutes les menaces internes comme extérieures, y compris climatiques, en rappelant les devoirs de chacun au- delà de ses droits individuels et des libertés publiques qui ne peuvent être infinies. Assez de choix binaire et de devoir dire oui ou non, le citoyen qui paie ses impôts réfléchit aussi. Il se co-ncerte avec lui-même.

 La pratique de l’exercice du pouvoir avec le quinquennat a changé : nous sommes dans un régime semi-présidentiel avec l’élection du Président de la République au suffrage universel. Jupiter décide de tout, son gouvernement suit, et les parlementaires approuvent. Que fait- on si on s’est trompé par idéologie ou mauvaise analyse et si le peuple n’est pas d’accord : faut-il attendre 5 ans, ou un éventuel référendum, ou le combat dans la rue pour faire pression ?

Il n’est donc pas impossible que le peuple plus intelligent que toutes les élites réunies décide de ne pas mettre ses œufs dans le même panier et qu’après avoir élu un président de la république qui incarnerait telle tendance politique, il lui adjoigne des responsables d’une autre tendance pour trouver un équilibre et forcer l’exécutif à l’entendre en prenant les décisions qu’il attend. Le peuple souverain retrouverait un ordre naturel : il choisit et il commande, et ils exécutent ?  Fantaisie, mais pourquoi pas ? Quand j’énonce cette hypothèse auprès de dirigeants au pouvoir que je rencontre, ils restent souvent cois.  Cela pourrait aussi advenir constitutionnellement parlant en cas de dissolution de l’assemblée nationale (que l’on a connue dans le passé) ou un empêchement du président de la république (ce que je ne souhaite pas mais qui a existé). Ce serait une première sous le quinquennat donc très moderne en matière de régime représentatif et participatif ! L’union fait la force chacun en a co-nscience. (Avec cet article on voit l’absurdité de l’écriture inclusive en outre dévoyée). 

Il y aurait ainsi co-opération et co-résultats. On ne pourrait que s’en réjouir et pousser le cri de joie du coq français vainqueur : co-corico.            

mardi 16 novembre 2021

La constitution cet obscur objet de désir

                           La Constitution cet obscur objet de désir.

                               Par Christian Fremaux avocat honoraire.

La Constitution notre texte juridique suprême qui organise les relations entre les pouvoirs et fondateur de l’état de droit fait l’objet de convoitise. Pourquoi ? Le citoyen doit- il s’en inquiéter ou s’en réjouir ? Le progressisme et la possibilité de réformes doivent -ils concerner les tables de la loi ? C’est une fixation de certains candidats à la présidence : il faut changer de Constitution pour pouvoir agir ou en modifier certains points pour éliminer les obstacles de droit. Comme si avec de nouvelles règles du jeu les problèmes disparaitraient, les comportements individuels se bonifieraient, les violences diverses s’atténueraient, et le bonheur social économique et sociétal dans une nature sauvée régnerait. On veut le croire.

                                                     Depuis 1958.

Le 9 novembre 2021 le général de Gaulle symbole de la résistance et de la grandeur sans petites combines et manœuvres subalternes a dû se retourner dans sa tombe. On a vu ou aperçu le ban et l’arrière ban des politiques à Colombey -les -deux églises notamment Marine le Pen dont le papa avait combattu férocement le général pour des raisons liées à l’indépendance de l’Algérie. Madame Hidalgo également présente qui se veut l’héritière du socialisme canal historique F. Mitterrand a certainement lu le livre de ce dernier sur « le coup d’Etat permanent » dénonçant le général revenu au pouvoir à qui on prêtait des tentations de dictateur. Surtout en raison de la Constitution qu’il avait mise en place en 1958 avec le fameux article 16 qui pouvait lui donner pleins pouvoirs. M. Mitterrand élu président changea d’opinion et trouva très bien d’être un monarque républicain et d’avoir à sa disposition le texte du général à savoir une Constitution qui avait des fondations fortes et des valeurs républicaines et permettait de gouverner de façon efficace mais démocratique. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

                                           C’est quoi la Constitution ?

La Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les institutions de l’Etat et organise leur fonctionnement et qui s’impose aux lois conformément à la hiérarchie des normes. On y rappelle aussi des grands principes supérieurs dans leurs portées qui viennent de loin et des textes fondamentaux comme les droits de l’homme. La Constitution votée le 4 octobre 1958 à l’initiative du général de Gaulle qui a créé la V -ème république, précise par exemple dans son article 1 que « la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale… ». C’est à l’aune de cette règle fondamentale que l’on apprécie en 2021 les velléités de séparatisme, le débat sur la place des religions ou d’une en particulier et les revendications de certains en matière d’identité, la participation des citoyens aux décisions publiques qui les concernent par les élections et à faire plus entendre leurs voix si on les questionne.  On ne peut faire n’importe quoi : on doit respecter le texte qui est le garant des libertés, de l’objectivité, de l’égalité, et de l’intérêt collectif. Ainsi depuis 1958 avons-nous un pouvoir exécutif (le gouvernement nommé par le président de la République) et un pouvoir législatif (des députés et sénateurs élus par le peuple). Nous avons aussi  et simplement  une « autorité » judiciaire . Faut-il que ladite autorité devienne un pouvoir ? Or on discute sur le gouvernement des juges réel ou supposé. Le général avait choisi une priorisation : La France d’abord, puis l’Etat et enfin le droit. Est-ce immuable à notre époque où l’individu pense n’avoir que des droits ; où la nation est un concept discuté ; où l’Europe et ses juges interfèrent pour tout ; et où beaucoup de paradigmes nouveaux sont apparus, dans le cadre de la globalisation et de l’évolution des mœurs et du rapport à l’autre ? Des candidats pensent que si on ne modifie aucun article, rien ne sera possible on n’avancera pas et les problèmes demeureront. Montesquieu a écrit que l’on ne touche aux lois que d’une main tremblante. On peut le dire de la Constitution- la loi constitutionnelle la plus importante- car on sait ce que l’on a et on ne peut partir à l’aventure.

 Depuis 1958 la Constitution a été modifiée déjà 24 fois : de 1962 avec l’élection du président de la république au suffrage universel avec le reproche actuel au président de sa gestion jupitérienne : au quinquennat en 2000 ou à la création du référendum d’initiative partagée en 2008 pour donner de nouveaux droits aux citoyens.  On utilise selon la Constitution (articles 11 et 89) soit la voie du référendum en interrogeant tous les citoyens, soit la voie du congrès à Versailles où il faut une majorité des 3/5-ème des députés et sénateurs pour que le projet aboutisse. M. Macron a essayé sur divers sujets en 2019 : il a échoué devant les parlementaires.

                                             Des idées percutantes ?

M. Mélenchon veut entrer en VI -ème république et dès son élection réunir une assemblée populaire constituante. Je ne sais pas ce qu’il veut y mettre, comment il va réorganiser le fonctionnement des institutions, qui va décider. Je comprends qu’il veut rendre le pouvoir au peuple : mais est-il sûr que le peuple en veut car avoir des responsabilités c’est risqué (voir les poursuites judiciaires liées à la covid-19) et on peut se contenter de ne vouloir qu’être entendu ? Faut-il bouleverser les institutions pour ça ?

M. Bertrand qui a des idées de fermeté pour combattre notamment la délinquance, le terrorisme, le laisser- aller avec l’assistanat, veut restaurer l’autorité de l’Etat et protéger ceux qui le servent, en obligeant les magistrats à sévir malgré leur indépendance. Il se sent bridé par les lois internes actuelles et celles des juges européens. Il veut un état de droit agile et ne supporte pas que l’on dise que l’on ne peut rien faire notamment en matière de justice rendue au nom du peuple français et d’immigration. Il interpellera donc les citoyens par voie de référendum à questions multiples pour un changement de certaines dispositions de la Constitution pour que le pays et ses citoyens redeviennent souverains. C’est un débat qui a lieu aussi dans d’autres pays européens.

                                                  Faisable ou non ?

Les juristes constitutionnalistes vont donc avoir du pain sur la planche pour savoir si telle proposition d’un candidat est faisable ou non. Pour être crédible il faut dire la vérité et ne pas prendre ses désirs pour des réalités.  C’est le moins que l’on attend d’un futur président de la république.  On a besoin de piliers solides non solubles dans l’idéologie et la polémique. Vive la Constitution qui doit nous nous garder de tout mirage. Et vive la France celle d’Hubert Germain dernier compagnon de la libération, et éternelle

mercredi 10 novembre 2021

Et si Sisyphe était heureux?

 

                       

                         Et si Sisyphe était heureux ?

         Par Christian Fremaux avocat honoraire.

 Si on écoute les beaux parleurs, on ne sait plus où l’on habite, avec qui et ce qu’il faut faire. Je prends un exemple limité.  Deux tendances aussi néfastes l’une que l’autre co-habitent et leurs défenseurs ajoutent à la confusion du débat public. Dans les deux cas on prône l’immobilisme, et il n’est même pas moins 5 mais minuit (docteur Schweitzer !).  

 D’un côté les «collapsologues » les plus radicaux qui prédisent la fin de l’histoire civilisationnelle, de la planète et donc des humains avec leurs défauts, estiment que tout est joué et que quoique l’on fasse c’est trop tard. Il faut attendre le désastre et la disparition de l’humanité, ou tout détruire maintenant de l’organisation sociale aux institutions pour que renaisse une humanité meilleure et plus éclairée et que l’homme devienne bon dans une nature abondante. L’homme aurait creusé lui -même sa tombe. Même en interdisant aux vaches d’émettre du méthane, d’exiger pour l’homme qu’il ne mange plus de viande mais de l’herbe et de rendre impossible de venir en voiture roulant au diesel au centre des villes, on ne pourra pas juguler la pollution qui  tue ni le réchauffement climatique et les ressources naturelles sont épuisées. C’est fort dans le discours. La pythie adolescente Greta Thunberg qui on le sait a une expérience inouïe de la vie, énonce dans sa langue harmonieuse que je ne comprends pas que c’est de la responsabilité des générations adultes au pouvoir si les futures n’auront pas la vie de leurs grands- parents et parents. Mais qui vont quand même laisser une société qui produit des ressources et des améliorations pour l’ensemble. On a pourtant connu pire dans le passé. On a essayé de force tous les .ismes, le fascisme, le nazisme, le marxisme et le communisme et aussi le maoïsme, outre les totalitarismes sous versions multiples ce qui n’était évidemment pas mieux. On lit sur le visage gracile de la « jeanne d’arc » de la nature la fureur qui l’anime, contre le capitalisme et le mondialisme et le populisme, avec la haine contre ceux qui ne pensent pas comme elle. Elle détient la connaissance, elle est venue, elle a vu et s’est étouffée de rage. On sait qu’il y 50 nuances de vert plus ou moins punitif : mais elle incarne le vert-rouge écarlate qui conduit à la mort. J’ai peur car on ne pourrait plus rien faire sauf subir la fin.

 Personnellement je ne me sens pas  responsable de mes grands-parents qui ont survécu aux deux guerres mondiales, ni de mes parents qui ont essayé après 1945 de rebâtir une France unie dans la décolonisation ,  généreuse avec celui qui venait d’ailleurs, solidaire entre les citoyens avec de grands desseins  nationaux , qui portait une parole universelle et une démocratie avec une république qui fonctionnait , des institutions solides  ,et qui a plutôt réussi malgré des imperfections inhérentes à toute société dont nulle n’est parfaite .Je ne les accable pas, et ne  reproche pas à la génération qui m’a précédé de n’avoir pas fait suffisamment .Je me regarde dans la glace et j’assume.

 Je ne m’estime pas comptable ce que qui se passera à l’horizon 2030/2050 voire 2100 !-qui sait d’ailleurs où on en sera ?- car je fais confiance à l’Homme et pas à  la providence comme aurait écrit Voltaire, pour s’adapter, trouver  les solutions techniques et humaines pour continuer l’aventure de l’humanité  dont personne au passage ne définit son contenu. Je crois que la vie est un risque depuis toujours, qu’il ne faut pas l’ignorer mais le prendre à bras le corps pour trouver des réponses. J’aurai fait ce que j’ai pu avec mes moyens ; j’aurai participé à mon niveau notamment en matière civique ; je laisserai une situation la plus saine possible même si elle n’est pas parfaite, et la génération qui me suit devra faire mieux que moi et rendre des comptes à ses enfants. Je ne peux avoir une responsabilité éternelle. Je ne me repends pas ; je n’avoue rien ; je suis ce que j’étais en souhaitant faire plaisir à ceux que j’aime et leur donner les outils pour réussir.  Je ne suis pas un coupable putatif.  Je n’ai sacrifié ni les jeunes présents ni leurs successeurs.  Je redonne ce que j’ai  reçu avec des intérêts, et je transmets tout sauf mes erreurs. 

 La globalisation est passée par là, certains croyant que le progrès- mantra ou panacée – règle tous les problèmes et est infini : on voit bien qu’il peut être aussi un leurre. Les peuples ont évolué et les besoins aussi. La nature est ce qu’elle est, il faut la protéger mais pas la sanctuariser. Elle a une force vitale qui complète celles de l’homme qui pense.  

 Ma génération de baby-boomers a globalement profité d’une situation favorable et mai 68 a fait changer de paradigme pour le bon et le moins bon dont on paie encore les conséquences sur certains sujets aujourd’hui. L’individu est devenu roi, il n’a plus de devoirs, et ce qu’il croit est la vérité.  L’Etat s’est racorni dans ses prérogatives mais doit être présent et efficace quand on l’appelle au secours la crise sanitaire nous le démontre. Il ne dirige plus mais distribue des droits, n’a plus de visions à long terme et flotte au milieu des injonctions contradictoires. L’autorité est un gros mot mais vide de sens : on ne punit plus on éduque, on ne fait plus respecter l’ordre public et la loi qui ne sont compris qu’au service de celui qui les revendique pour lui. Les fonctions régaliennes ont été reléguées au magasin des accessoires car il ne faut faire de la peine à personne, et dire non est devenu impossible pour chaque revendication, minoritaire en particulier. Dont acte. Les défaitistes ou déclinologues ont de la matière pour alimenter leur pessimisme. L’immobilisme conduit à la perte et détruit la confiance.

 De l’autre côté et les remarques sont plus rapides restent ceux que l’on qualifie péjorativement de « conservateurs », ceux qui pensent que malgré tout avant c’était au moins aussi bien, plus apaisé, plus uni, et qui ramènent tout à l’identité du peuple valeur certes fondamentale, et qui sont partisans d’un repli dans le cadre national, la nation étant la structure essentielle ce que je crois. Ils ont cru à la science et à la raison qui domine l’émotion et l’empathie. Je partage avec eux le rejet du wokisme, de l’écriture inclusive, de la racialisation, de l’intersectionnalité, de la repentance et j’en passe en paraphrasant la formule de Clémenceau à propos de la révolution française : la France est un bloc avec son histoire, ses défauts et ses qualités, et elle demeure un modèle universel comme grande puissance qui doit retrouver son vrai rang. Encore faut-il aussi convaincre ceux de l’intérieur qui contestent les valeurs républicaines, l’art de vivre à la française, ses traditions et qui souhaitent plus se séparer de la collectivité ou imposer leurs croyances que de former une union dans la diversité. Il n’est pas ringard ou illégitime de vouloir rester ce que nous sommes. On ne demande pas au pouvoir de faire notre bonheur malgré nous : on lui demande de consolider ce qui a fait ses preuves, et de réformer ce qui a besoin de l’être. Personne ne détient la clef de l’avenir et on ne peut donner de leçons à ceux qui hésitent. Il faut donc continuer sans rien renier voire revenir en arrière.  Lesdits conservateurs sont donc comme les collapsologues mais pour des raisons diamétralement opposées, plutôt adeptes de l’immobilisme.   

Au-delà des propositions techniques concrètes qui vont fleurir dans la campagne présidentielle, il va falloir choisir notre modèle de vie pour les années qui viennent. Il ne faut annoncer ni drame ni statu quo. Malgré les contingences Il faut agir à la recherche du meilleur que l’on appelle bonheur comme Saint- Just en son temps y aspirait.  La critique doit s’accompagner de faits précis et de solutions faisables.  L’apocalypse et la déconstruction ou le sur-place mènent à la ruine. Il faut trouver la voie médiane et travailler tous continuellement et être optimiste. Comme l’a clamé Albert Camus  imaginons Sisyphe heureux lorsqu’il remonte inlassablement son rocher